Plus de 150 personnes ont été arrêtées à Baïda, un village du nord-ouest de la Syrie, où des perquisitions avaient été menées, et des dizaines d'autres dans la ville voisine de Banias, toujours encerclée par l'armée, a affirmé hier un militant des droits de l'homme. Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, a déclaré qu'«entre 150 et 200 personnes» avaient été arrêtées mardi lors des perquisitions des forces de sécurité à Baïda. «Plus de 5000 femmes sont rassemblées aujourd'hui sur la route (côtière) Tartous-Banias pour demander leur libération», a ajouté ce militant qui se trouve à Londres. Un militant des droits de l'homme avait fait état mardi de perquisitions à Baïda et de «plusieurs» arrestations. Selon lui, l'objectif des forces de l'ordre semblait l'arrestation d'Anas Al Chouhri, l'un des chefs de file du mouvement de contestation. M. Chouhri avait, lui, déclaré que les forces de l'ordre et l'armée continuaient d'assiéger Banias et avait fait état de nombreuses arrestations dans cette ville. «Des dizaines de personnes ont été arrêtées (mardi) à Banias, une ville qui souffre d'une pénurie de produits alimentaires» en raison de la fermeture des commerces, a indiqué hier Rami Abdel Rahmane. Selon lui, «une délégation de dirigeants syriens doit se rendre mercredi à Banias pour écouter les demandes de ses habitants». Par ailleurs, les autorités ont démenti hier des affirmations de l'organisation Human Rights Watch (HRW), selon lesquelles elles avaient empêché des manifestants blessés d'avoir accès à des soins médicaux et ont imputé la responsabilité de ces entraves à des «bandes armées». Les accusations sont «sans fondement», a affirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Parallèlement, les médias officiels ont diffusé les aveux de trois membres présumés d'un «réseau terroriste» qui affirment avoir reçu des armes de l'étranger afin d'inciter à des manifestations et au renversement du régime.