On ne pouvait rêver d'une finale de coupe d'Algérie aussi attrayante où la ferveur le disputera certainement à la passion, entre deux formations qui ont tout à gagner. Une chose est sûre, le jaune sera prédominant, au temple du 5-Juillet, à l'occasion de cette empoignade inédite, les deux équipes ne s'étant jamais rencontrées à ce stade de la compétition. En revanche, l'USMH et la JSK ont déjà goûté aux joies de la consécration en coupe par le passé, mais ça commence à dater quelque peu, notamment pour les Harrachis, dont le dernier trophée remonte à l'année 1987, une éternité pour les fans des Jaune et Noir dont l'équipe a connu une longue et interminable traversée du désert. C'est en quelque sorte une revanche sur le sort et cette finale est une juste récompense pour leur patience et à la fidélité qu'ils ont toujours su montrer à leur club, même dans les moments les plus délicats. D'ailleurs, le fan d'Essefra est réputé pour son attachement indéfectible à ses couleurs, une passion qui frôle parfois avec la démesure. Quand on aime Semsem, c'est à la folie, il n'y a pas de demi-mesure, quitte à passer pour un aliéné. Il n'en a cure de ce que pensent les supporters des autres équipes desquels le supporter harrachi veut se démarquer. Cette année, il est aux anges, son club lui rend bien son amour. El Harrach, ce parent pauvre du football algérien, arrive enfin à tenir la dragée haute aux grosses cylindrées de l'élite. Mieux encore, il développe un jeu chatoyant, séduisant qui a fini par charmer les plus sceptiques. Tout cela grâce à une stabilité au niveau du staff technique où Boualem Charef a accompli, avec un groupe somme tout modeste, un travail de titan, démontrant au passage ses grandes qualités d'entraîneur et de meneur d'hommes. La manière avec laquelle la formation harrachie a dominé l'ESS et ses stars, nous réconcilie avec les vertus du football, à savoir l'abnégation, la volonté, l'humilité et le travail. Sa place en finale n'est pas du tout usurpée, c'est même une justice qu'on n'obtient pas toujours en football. Il reste maintenant la dernière marche à gravir, la plus difficile certainement, mais à cœur vaillant rien d'impossible. La JSK en est avertie, même si elle a également des arguments à faire valoir. Ne serait-ce que son impressionnant palmarès, l'un des plus riches du continent. Les Canaris ont l'habitude des grandes joutes, celle-ci sera une de plus pour eux, qu'il faudra remporter évidemment. Car la JSK aussi a des choses à prouver cette saison. Certains l'ont enterrée trop vite, au point d'en faire une équipe quelconque. Cependant, les camardes de Hamiti ont démontré une fois de plus, allions-nous dire, que bon an mal an, la JSK reste au firmament du football algérien. Elle a l'opportunité de remporter un trophée qui la fuit depuis 1994. Un bail pour un club de la dimension de la JSK. C'est l'occasion de rectifier cette anomalie devant l'histoire. On dit souvent que Dame coupe a un faible pour les grands clubs, va-t-elle alors succomber à la grandeur de JSK? Ça ne serait pas une surprise, ni un vol. En tout cas, cette finale s'annonce indécise et bien malin celui qui peut désigner un vainqueur à l'avance. Les deux équipes partent à égales chances, mais l'on sûr d'une seule chose, le spectacle sera grandiose, le 1er mai au stade du 5-Juillet. Pour rien au monde, on ne va la rater.