La Russie a estimé hier que les tentatives des Occidentaux pour renverser le colonel Mouammar Kadhafi bafouaient le mandat des Nations unies sur la Libye, qui autorise le recours à la force pour la seule protection des populations civiles. «Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a jamais fixé pour objectif de renverser le régime libyen», a déclaré à Belgrade le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Tous ceux qui cherchent actuellement à utiliser la résolution de l'ONU pour ce dessein violent le mandat des Nations unies». Il a ajouté que c'est pour cette raison que l'opposition libyenne refuse de négocier une trêve avec le gouvernement de Tripoli. «Il est crucial d'instaurer un cessez-le-feu», a-t-il ajouté. La Russie s'était abstenue, lors du vote, le 17 mars, de la résolution 1973 du Conseil de sécurité autorisant l'usage de la force en Libye. S'agissant du Yémen, Sergueï Lavrov a également dit que c'est parce qu'elle espérait vraisemblablement une aide occidentale similaire à celle accordée aux insurgés libyens que l'opposition refusait de s'asseoir à la table de négociations face au gouvernement du président Ali Abdoullah Saleh.