Alors qu'Obama a affirmé hier que Kadhafi doit partir maintenant, le Conseil de sécurité de l'ONU a pris un certain nombre de sanctions à l'encontre du dirigeant libyen et de ses proches. La pression internationale se fait de plus en plus forte sur le «guide libyen». Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté hier à l'unanimité une résolution imposant des sanctions sévères au colonel Mouammar Kadhafi, à sa famille et à des proches du régime. Parmi ces sanctions adoptées par les quinze Etats membres, figurent notamment un embargo sur la vente d'armes et de matériels connexes à la Libye et une interdiction de voyager sur le sol des Etats membres concernant seize personnes, dont Mouammar Kadhafi, sept fils et sa fille, et des personnes intimement liées au régime. Par cette résolution, les membres du Conseil de sécurité considèrent que «les attaques systématiques» contre la population civile en Libye, actuellement en cours «peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité». Le Conseil de sécurité a décidé de transférer au procureur près la Cour pénale internationale (CPI) «la situation en Libye depuis le 15 février» et demande aux autorités libyennes de «coopérer pleinement» avec le tribunal. Cette mesure a fait l'objet de longues discussions entre les Etats membres, certains ayant soulevé des objections, selon des diplomates. Les membres du Conseil demandent, en outre, la fin immédiate des violences et que des mesures soient prises pour répondre aux aspirations légitimes du peuple libyen. Il exhorte les autorités libyennes à agir «avec la plus grande retenue», à «assurer la sécurité de tous les étrangers», à «assurer le passage sûr des fournitures humanitaires et médicales» et à «lever immédiatement toutes les restrictions sur toutes les formes de médias». Les Etats membres ont enfin décidé d'imposer un gel des avoirs financiers concernant le colonel Kadhafi, quatre de ses fils et un proche du régime. Le vote a eu lieu en présence du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Le projet de saisir la CPI pour crimes contre l'humanité ne faisait pas l'unanimité. Selon des diplomates, la Chine, la Russie, l'Afrique du Sud, l'Inde, le Brésil et le Portugal avaient soulevé des objections. Le recours à la CPI était d'autant plus discuté que six Etats du Conseil de sécurité n'en sont pas membres, dont les Etats-Unis, la Chine et la Russie. L'ambassadeur de Libye à l'ONU, Abdurrahman Shalgam, ancien ministre des Affaires étrangères du pays, avait cependant fait parvenir une lettre hier au Conseil de sécurité dans laquelle il déclarait soutenir le recours à la CPI. Après le vote, l'ambassadeur a souligné que le régime libyen n'avait «plus aucune légitimité». «Cette résolution sera un signal pour mettre fin à ce régime fasciste qui existe encore à Tripoli», a-t-il dit. S'agissant de l'embargo sur les armes, il concerne toutes les ventes et tous les transferts de toutes les catégories d'armes et de munitions de même que toute assistance dans le domaine militaire à la Libye.