Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi tenteront aujourd'hui à Rome de ramener un peu de sérénité dans des relations franco-italiennes enfiévrées par la crise libyenne, l'afflux d'immigrants d'Afrique du Nord et l'appétit de groupes français pour les entreprises transalpines. A l'approche de ce 29e sommet franco-italien, la France a jeté un pavé dans la mare en annonçant qu'elle souhaitait revoir les «clauses de sauvegarde» des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes en Europe, afin de pouvoir rétablir le cas échéant des contrôles aux frontières nationales. Selon l'Elysée, le président français proposera au chef du gouvernement italien une initiative commune en ce sens. Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a toutefois assuré dimanche soir que «la France ne veut pas suspendre Schengen». De son côté, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a admis dans le quotidien Il Sole 24 Ore que le traité de Schengen avait besoin d'une «révision» pour l'adapter aux nouvelles réalités. Rome et Paris proposeront par ailleurs 10 milliards d'euros de crédits européens pour les pays du sud de la Méditerranée et la réactivation d'un projet de banque méditerranéenne pour le financement de PME dans ces pays, a précisé Franco Frattini.