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Les combats reprennent à Misrata, des villes berbères sous le feu de l'armée de Kadhafi L'Italie annonce son intention de mener des «raids ciblés» en Libye
La capitale, Tripoli, était calme hier après le raid par l'Otan contre les bureaux du colonel Kadhafi, qui aurait fait trois morts mais dont le leader libyen est sorti sans une égratignure. Plus de peur que de mal, le guide est apparu à la télé officielle libyenne en train de siroter un thé à la menthe. A Misrata, un porte-parole des insurgés a déclaré hier que les forces de Kadhafi s'étaient retirées vers les faubourgs de la ville, toujours confrontée à une crise humanitaire, et que les combats faisaient toujours rage. «Les troupes de Kadhafi tiennent toujours des positions dans la banlieue de la ville», a dit ce porte-parole. «Il y a des combats dans la zone sud. Les révolutionnaires cherchent à progresser. Le centre de la ville connaissait une situation stable», a-t-il expliqué. Près de 60 personnes ont péri dans les affrontements à Misrata au cours des trois derniers jours, ont indiqué des habitants. Même si les célébrations de «victoire» par les opposants armés à Misrata, ce week-end, se sont révélées hâtives, il est clair qu'ils ont infligé de lourdes pertes aux forces gouvernementales dans cette ville. «Les corps de soldats de Kadhafi jonchent un peu partout les rues. On ne peut pas dire combien il y en a. Certains sont là depuis des jours», a déclaré un insurgé. Lundi soir, un autre porte-parole des rebelles déclarait que les forces fidèles à Kadhafi cherchaient à regagner du terrain du côté de la rue Nakl Sakil, qui mène à la zone portuaire de Misrata, seul lien entre la ville, assiégée depuis des semaines, et le reste du monde. La veille, la télévision officielle de la Jamahiriya libyenne a rapporté que les «agresseurs croisés» avaient bombardé des objectifs civils et militaires à Bir Al Ghanam, à une centaine de kilomètres au sud de Tripoli, ainsi que le quartier d'Aïn Zara, dans la capitale, faisant des victimes. Des bâtiments de guerre étrangers, a ajouté la télévision, ont détruit le câble au large des côtes libyennes, coupant les communications avec Syrte, ville natale de Kadhafi et bastion du régime, ainsi qu'avec les centres pétroliers de Ras Lanouf et de Brega, sur la côte du golfe de Syrte. L'armée régulière a renforcé ses positions autour de Brega et enterré des batteries de roquettes Grad afin que les avions de l'Otan ne les repèrent pas, a affirmé de son côté hier un officier opposant au régime. «Il y a 3000 soldats gouvernementaux à Brega et dans les deux villes voisines. Ils renforcent leurs positions», a dit cet officier, à l'entrée ouest d'Adjedabia. Dans l'extrême ouest de la Libye, l'armée de Kadhafi a bombardé des villes berbères qui se sont soulevées dès février contre le régime, dans la région des Montagnes de l'Ouest. Côté diplomatie, les dirigeants de l'Alliance atlantique excluent toujours l'envoi de troupes au sol en Libye, mais la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a déclaré que les Européens pourraient examiner cette option si l'Onu en formulait la demande. Une option qui agace la Russie, dont le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a souligné hier qu'elle ne soutiendrait pas une nouvelle résolution de l'Onu susceptible d'engendrer une escalade du conflit libyen. De son côté, l'Italie a annoncé qu'elle allait autoriser son armée de l'air à mener des frappes contre des objectifs militaires en Libye. «Des frappes ciblées» a précisé Silvio Berlusconi qui a reçu son homologue français qui, lui, s'est dit optimiste sur l'issue du conflit en Libye.