La journée mondiale de la liberté de la presse ne saurait être commémorée sans la valorisation de la décision «sage» et «courageuse» du président de la République de dépénaliser le délit de presse, a estimé avant-hier, le Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia. Dans un message lu en son nom par le porte- parole du parti, M. Miloud Chorfi, à l'ouverture d'une conférence nationale du RND consacrée à la journée mondiale de la liberté de la presse, M. Ouyahia a fait remarquer que l'article 140 bis du code pénal qui a été promulgué dans des circonstances «particulières aujourd'hui dépassées» n'a en réalité, jamais été appliqué dans la mesure où «aucun journaliste n'a été emprisonné» pour ses écrits. S'exprimant sur le code de l'information, M. Ouyahia a indiqué que la décision relative à sa révision s'inscrit dans le sillage des réformes politiques entreprises visant à consolider le pluralisme, tout en affirmant que la satisfaction du RND au sujet de la réforme du code de l'information était d'autant plus grande que celle-ci a longtemps constitué l'essentiel des intérêts et des aspirations des membres de la corporation de l'information convaincue de son rôle de « partenaire essentiel dans la pratique démocratique». Le moment est venu pour lui, pour que le code de l'information soit adapté aux «données» et aux «circonstances» actuelles. Il n'y a pas de démocratie sans une «presse pluraliste intègre», a-t-il soutenu, estimant que la corporation des journalistes avait atteint un degré avancé de «maturité», Il exhortera cette dernière à adhérer «positivement» et «qualitativement» au projet de réforme du code de l'information de sorte que «l'intérêt national soit placé au-dessus de toute autre considération». Le SG du RND a, dans la foulée, noté le niveau élevé atteint par les médias algériens, particulièrement la presse écrite dont «on ne peut que s'enorgueillir», a-t-il dit. Indiquant l'existence, après 20 ans de pluralisme médiatique, de 320 titres sur le marché national (dont près de 100 quotidiens) outre quelque 5000 journalistes, M. Ouyahia a relevé que certains titres avaient pu créer leur propre imprimerie de même qu'un vaste réseau de distribution. Au sujet de la radio nationale, M. Ouyahia a noté le développement «rapide» que cette dernière a enregistré à la faveur de la création de nombreuses stations régionales. Le SG du RND a affirmé concernant la radio et de la télévision que la décision d'ouvrir des chaînes de TV spécialisées contribuerait à la promotion de l'information télévisuelle et répondrait aux aspirations du citoyen sur les plans de la quantité et de la qualité. Au sujet de l'ouverture du champ audiovisuel, M. Ouyahia a estimé celui-ci «inéluctable» afin de se mettre au diapason des mutations «gigantesques» que connaît la scène médiatique nationale. Il a par ailleurs exprimé son souhait de voir les médias algériens porter des «messages humanistes» et défendre les « constantes et valeurs nationales», avant de mettre l'accent sur la nécessité pour les médias algériens de «ne pas verser dans des polémiques stériles qui ne servent en rien le pays», les appelant à faire preuve de «sérieux» et de «professionnalisme» afin de mieux défendre l'image de marque du pays. Ceci est d'autant plus impératif que l'Algérie «fait l'objet d'attaques virulentes de la part de certaines chaînes satellitaires dans le but d'impliquer l'Algérie dans certaines affaires»,a-t-il dit, allusion faite à la crise libyenne.