Photo : Fouad S. Le RND a salué, hier, la décision du président de la République portant dépénalisation du délit de presse, devant passer par l'abrogation de l'article 144 bis du code pénal. «Disposition légale qui n'a jamais été appliquée par le passé», a déclaré M. Ahmed Ouyahia, secrétaire général de ce parti, dans une lettre adressée à la corporation des journalistes à l'occasion de la Journée mondiale de la presse, lue par le porte-parole M. Miloud Chorfi. Ouyahia rappelle, à cet effet, que le fait de ne pas avoir emprisonné jusque-là un journaliste pour un quelconque délit, signifie que l'article précité «a été dicté par des conditions qui ont changé aujourd'hui». Dans ce sillage, le chef de file du RND a salué également la décision d'amender le code d'information, entre autres textes dans le cadre des réformes politiques ayant pour «but de renforcer le mode pluraliste». «Nous sommes convaincus que la presse constitue un partenaire primordial dans l'exercice démocratique et le moment est propice pour actualiser ce texte avec les nouvelles donnes, étant donné qu'il n'y a point de démocratie sans presse pluraliste et intègre», déclare Ouyahia en affirmant que ce projet de «réformes est positif, qualitatif et responsable». Par ailleurs, le SG de la deuxième force politique du pays a profité de l'occasion pour valoriser le «haut» niveau atteint par la presse algérienne quelle que soit sa forme ou sa vocation, en usant du langage des chiffres. En 20 ans de pluralisme médiatique, indique-t-il, l'Algérie s'est enrichie de 320 titres de presse dont 100 quotidiens après avoir été de l'ordre de 80 seulement. Le nombre des journalistes a été hissé cette année à 5000, après avoir été, l'année dernière, de l'ordre de 4200. Ouyahia n'omettra pas aussi d'évoquer la décision du premier magistrat du pays concernant l'ouverture de nouvelles chaînes spécialisées, en appui aux autres chaînes existantes. Cette démarche doit trouver son chemin vers l'ouverture du champ audiovisuel qui se présente aujourd'hui comme «un impératif» et ce, dans le cadre d'un «partenariat entre le secteur public et privé». En direction des journalistes, le SG du RND lance un appel pour tirer les enseignements nécessaires des précédentes expériences, afin d'entamer un autre parcours, «porteur d'un message humaniste, nationaliste, défenseur des valeurs nationales». Pour que «notre presse ne plonge pas dans des polémiques qui ne servent pas nos causes», Ouyahia attire l'attention sur la nécessité d'être vigilant face à la menace extérieure véhiculée par des tribunes étrangères assoiffées de «rumeurs et de désinformation». Leur but, «impliquer l'Algérie dans des causes qu'elle a toujours traitées avec une politique constante et cohérente», fondée sur la «non ingérence des les affaires internes des autres Etats». En somme, Ouyahia conclut que «la liberté d'expression est un droit et une responsabilité, à la fois, et le droit à l'expression et aussi un droit à la vie». A noter que le RND a honoré les familles de cinq journalistes que la corporation a perdus dont le défunt Ali Younsi, mort dans un accident de voiture. Le Rassemblement a consacré la journée d'hier à une thématique de l'heure à savoir, le traitement de la presse algérienne des événements survenus dans divers Etats arabes, en invitant à l'occasion des directeurs de journaux dont Ahmed Fattani et Hadda Hazam et autres professeurs universitaires.