La réunion de conciliation qui a eu lieu mardi entre le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le ministère de la Santé n'a apporté aucun résultat positif, selon ce syndicat. Pour lui, aucune volonté n'a été exprimée par la tutelle pour mettre fin à la crise et persuader les médecins de surseoir à la grève illimitée prévue à partir de lundi prochain. «Le ministère nous boycotte. Ni le ministre, ni le SG ni encore le chef de cabinet n'ont assisté à cette réunion. Nous avons été reçus par le directeur des ressources humaines (DRH) mandaté pour mettre fin au conflit», a expliqué Lyes Merabet, SG du SNPSP, qui affirme que son syndicat n'a pas eu droit au contenu du nouveau projet sur le régime indemnitaire. «Le DRH a refusé de nous remettre le projet sous prétexte de le remettre aux concernés en même temps», a-t-il ajouté. En ce sens, le SG du ministère a instruit par note, dimanche dernier, les directeurs des établissements de santé d'informer par un courrier individuel et personnalisé les praticiens des nouvelles rémunérations. Il leur a demandé également d'organiser des rencontres d'information pour expliquer les hausses décidées», lit-on dans cette instruction. Le SNPSP est scandalisé par de tels agissements. Le ministre de la santé Ould Abbas veut casser le SNPSP. L'information sur les acquis des travailleurs a toujours été du ressort du syndicat. Ould Abbas prive le syndicat de son droit de consulter le projet qu'il a élaboré avec des inconnus et veut le remplacer sur le terrain pour le casser. C'est du jamais vu», dénonce M. Merabet. Cette réaction de la tutelle est la seule «preuve qui démontre la volonté du ministre de maintenir le conflit», a-t-il ajouté. Le syndicat a cherché à répondre aux questions restées en suspens sur l'attitude du ministère qui a tourné le dos au SNPSP et conclu un accord avec un autre syndicat après le dernier courrier adressé le 24 avril, l'appelant à la poursuite de la démarche de négociation déjà engagée. «Le ministre est libre de travailler avec qui il veut : telle a été la réponse du DRH», dira M. Merabet qui s'interroge sur l'utilité de la loi qui fixe un seuil de représentativité avant d'entamer toute négociation avec les pouvoirs publics : «Le ministère campe sur une décision absurde et pousse au pourrissement en narguant un syndicat qui a toujours travaillé en étroite collaboration avec lui. Il veut nous pousser à la rue et la manifestation, ce qui est contraire aux instructions du premier magistrat du pays qui a appelé au dialogue et à la concertation», a-t-il expliqué. La décision de la grève illimitée est donc maintenue en attendant la tenue de la session du conseil national du syndicat. Elle sera appuyée par une action de soutien aux autres corps des étudiants en sciences médicales en protestation depuis plusieurs mois. Une rencontre a eu lieu hier entre le ministère et le syndicat des médecins spécialistes.