Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), en grève depuis une dizaine de jours, a rencontré, hier, les responsables de la tutelle comptant pour une session de conciliation, la deuxième du genre depuis l'entame du débrayage. L'entrevue d'hier intervient à la suite d'une convocation officielle adressée par le département de Mourad Redjimi aux médecins contestataires. A l'issue de cet ultime rendez-vous, les deux parties antagonistes ne sont pas parvenues à trouver un terrain d'entente. Bien au contraire, c'est un retour à la case départ, puisque les conciliabules n'ont donné aucun résultat. La crise s'accentue, notamment après l'échec de cette dernière réunion. Les syndicalistes ne veulent pas s'incliner devant les propositions de la tutelle au sujet des revendications énoncées. Selon le Dr.Missaoui, joint hier par téléphone, «le ministère campe toujours sur sa position traditionnelle qui n'arrange ni les médecins ni la tutelle». Tout en se gardant de faire le moindre commentaire sur la légalité des requêtes exprimées par son syndicat, notre interlocuteur a affirmé à l'issue de la rencontre d'hier que «le ministère de la Santé a signé en 2003 un P-V de conciliation certifiant la légitimité des doléances exprimées», allusion faite à l'irréversibilité de la décision prise par le Snpsp. Le Dr.Missaoui, président du bureau du centre du Snpsp, s'est déclaré «mécontent» quant à «l'échec de cette nouvelle rencontre achevée sans aucun aboutissement». Celle-ci, ajoute notre interlocuteur, est «en contradiction avec les bonnes intentions formulées par le ministère portant résolution de la crise». Aux yeux des blouses blanches, l'échec des discussions avec le ministère est défini par «la volonté du ministère de revenir sur une question déjà négociée». De ce fait, le Snpsp, par le biais du Dr Missaoui, refuse de discuter la question portant légitimité des revendications. Dans ce contexte, le message social du Snpsp repose, rappelons-le, sur une plate-forme de revendications, adoptée en janvier 2004. Le cahier des doléances rédigé par les médecins courroucés, réclame surtout, un statut particulier du praticien de la santé publique, l'instauration du temps complémentaire pour les praticiens généralistes et l'attribution de la prime de représentation et celle de responsabilité. Les trois autres revendications sont d'ordre salarial. Autrement dit, les médecins exigent la généralisation de la prime d'intéressement à l'ensemble des praticiens, l'application de la majoration de 80% du salaire de base pour les généralistes ainsi que la revalorisation de la prime de documentation. Après l'échec de ce dernier rendez-vous, aucune autre issue ne se profile à l'horizon. D'après les dire de notre interlocuteur, la tournure qu'avait pris le processus de négociations «n'a fait que conforter le Snpsp quant à la continuité de l'action décidée». La population craignait, quant à elle, des effets déplaisants pouvant être engendrés par le prolongement de la grève.