Une fois de plus, les citoyens se mobilisent à Tizi Ouzou pour faire face au phénomène des kidnappings qui sévit en Kabylie depuis l'année 2005. Pour cet énième enlèvement qui s'est produit mercredi dernier dans la commune d'Ath Aïssi (Béni Douala) et dont a été victime le jeune Mourad B., âgé de 18 ans, frère d'un entrepreneur, les villageois de Aguemoune ont pris l'initiative d'appeler à une assemblé générale à travers un appel lancé avant-hier à l'adresse des citoyens et comités de villages avoisinants, et placardé un partout à Tizi Ouzou. Finalement, et contrairement à ce qui a été donné par tous les titres de la presse, la personne enlevée mercredi dernier par un groupe d'individus armés au nombre indéterminé, au lieu dit Tala Bounane, situé sur le chemin de wilaya n° 100, alors qu'elle se dirigeait vers la ville de Tizi Ouzou, est le frère de l'entrepreneur et non pas l'entrepreneur lui-même. Mourad B. est âgé seulement de 18 ans. «Tous les citoyens et comités de villages de la wilaya de Tizi Ouzou sont priés de participer massivement à l'assemblée générale pour demander la libération sans condition de Mourad Bilek». Lors de l'assemblé générale qui s'est tenue hier après-midi au chef-lieu de la commune d'Ath Aïssi, l'ensemble des citoyens venus de tous les coins de la wilaya ont exprimé leur soutien à la famille de la victime et réaffirmé leur détermination à rester mobilisés jusqu'à la libération sans condition de Mourad. «Il n'est pas question de négocier avec les ravisseurs, qui doivent relâcher la victime», tel est le mot d'ordre qui circulait sur toutes les lèvres. Ainsi, les citoyens se serrent de nouveau les coudes pour que la loi de la jungle ne soit pas instaurée en Kabylie. Cette mobilisation vient ainsi nous rappeler l'affaire de l'ancien entrepreneur enlevé près d'Aït Kouffi à Boghni l'an dernier, qui a été libéré sans qu'une rançon n'ait été payée. Durant tout le temps qu'a duré la séquestration, les citoyens de Boghni et de tous les villages environnants ont manifesté pour exiger la libération sans condition de la victime. Des journées de grève ont même été observées en guise de solidarité avec la famille d'Ammi Ali. La détermination citoyenne a payé.