La salle Atlas a abrité un très beau spectacle de derviches tourneurs qui a eu lieu samedi dernier en soirée dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» en présence de Mme Toumi, ministre de la Culture, et de l'ambassadeur de Turquie, Ahmet Necati Bigali. L'événement a drainé une assistance nombreuse et la salle était archicomble. Haut en couleur, en spiritualité et en émotion, ce spectacle a ravi le public réceptif aux chants et louanges coraniques. Dès l'entame, un des musiciens a entonné avec une voix mélodieuse des glorifications en l'honneur de Dieu. Puis, en rond, chaque derviche habillé tout de blanc symbolisant la pureté saluait son compagnon avant de tourner sur lui-même durant plusieurs minutes. Sous la direction de Youssef Tayar, cet orchestre était d'une virtuosité et d'une précision réglée au quart de tour. En clôture, une récitation des versets coraniques s'est effectuée par le maître derviche plus âgé que ses compagnons. C'était un cérémonial chargé d'une grande portée symbolique dont nous ont gratifié ces derviches tourneurs. Cette confrérie «Samaha» de derviches tourneurs s'est produite il y a deux jours à Tlemcen. Ce groupe, attaché à la ville de Konya en Anatolie, œuvre à l'occasion de l'anniversaire du décès de leur maître spirituel Djalal Eddine el Roumi tous les 17 décembre, où des milliers de personnes venus du monde entier viennent se recueillir. La philosophie et la pensée de Djalal Eddine El Roumi se base sur l'amour d'Allah. Pour ce chef spirituel, grand penseur du monde musulman, son amour de Dieu était incommensurable au point de dire «ne cherchez pas mon tombeau sur terre mais dans le cœur des gens qui ont la hikma».
Un spectacle magnifique Durant cette manifestation, le professeur Mustapha Tafoughe Ugli a évoqué l'historique du soufisme et l'émergence de ces derviches. Apparu au 13e siècle grâce au grand philosophe turc et mystique de l'islam Djalal Eddine El Roumi, cette philosophie fait référence à l'itinéraire de l'âme vers Dieu qui est tracé par l'entraînement spirituel. L'ordre Mevlevi du nom de son fondateur (Djalal Eddine El Roumi) est un ordre musulman soufi fondé à Konya. Leur danse Mevlena rappelle les mouvements de la toupie. Leur but, explique ce professeur, est de rejoindre l'existence divine. Pour cette confrérie appelée Tarikate «aimer l'humanité, c'est aimer Dieu». Vivant dans la prière et l'obéissance à leur maître, ils faisaient preuve d'un grand ascétisme. C'est un magnifique spectacle d'un grand panache. Un seul bémol, beaucoup et trop de bruit, trop d'enfants en bas âge, de pleurs, de babillements et de va-et-vient dans la salle, ce qui a perturbé quelque peu ce spectacle où silence et méditation s'imposent. Il y a lieu de sélectionner le public pour ce genre de spectacle.