Les travailleurs de Sonatrach à Hassi R'mel organiseront aujourd'hui dans la soirée leur rassemblement pour décider des suites à donner à leur mouvement de protestation. Devant «le silence de la direction générale et la complicité de l'Union générale des travailleurs algériens», les salariés du groupe public doivent s'entendre sur les démarches à suivre pour défendre la plate-forme de revendications transmise à la direction, dont seulement 4 points ont été satisfaits sur les 15. En effet, le rassemblement des travailleurs des champs de Hassi R'mel prévu ce soir à l'extérieur des sites de production sera l'occasion de décider des actions à entreprendre pour la satisfaction des revendications exprimées dans une plateforme. Parmi les actions qui seront débattues par les travailleurs à l'occasion de ce rassemblement, le représentant du collectif a cité la création d'une nouvelle section syndicale affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ou la création d'un syndicat autonome, ainsi que la reprise de la protestation. «La création d'une section syndicale affiliée à l'UGTA est nécessaire, car l'ancienne section a été dissoute. C'est aux travailleurs de décider. Personnellement, je ne pense pas qu'un syndicat agissant sous la bannière de la centrale syndicale sera capable de défendre les intérêts des travailleurs étant donné l'échec total de cette expérience. Les anciens responsables ont reconnu ce fait», a indiqué le représentant des travailleurs, Ali Arhab, contacté hier par nos soins. Les travailleurs ont été contraints, selon notre source, de tenir un rassemblement à l'extérieur, «en plein air», et en dehors des «heures de travail», afin d'éviter des «sanctions de l'administration». «La direction régionale du groupe public exploite la moindre occasion pour nous intimider. Pour une absence de 10 minutes, j'ai été accusé d'abandon de poste. C'est vous dire que nous sommes menacés constamment par les responsables dirigeants qui ne veulent pas entendre parler d'activité syndicale au sein de Sonatrach. Les travailleurs sont conscients et veulent justement montrer leur union et disposition à se sacrifier pour arracher leurs droits socioprofessionnels», a tenu à ajouter M. Arhab. La mobilisation observée durant le mois de mars dernier a permis aux salariés de Sonatrach de faire venir sur les champs de production le patron, Nordine Cherouati et le staff dirigeant du groupe. La direction de Sonatrach a répondu également favorablement à quatre revendications sur les 15 contenues dans la plateforme transmise début mars à la direction «Pour l'instant, nous avons obtenu juste le minimum. Il faut continuer à se battre pour les autres préoccupations, notamment la question des augmentations de salaires d'alignement des hausses à toutes les catégories de salariés, ainsi que la valorisation de certains diplômés recrutés, notamment ceux possédant des DEUA. Il faudrait aussi soulever le problème des anciens employés qui ont été sanctionnés pour avoir observé une grève en 1991, alors que le peuple algérien a pardonné pour les personnes impliquées dans le terrorisme.»