Les communaux de la wilaya de Tizi Ouzou ont répondu à l'appel lancé par la coordination des travailleurs des collectivités locales, affilié au Syndicat national des fonctionnaires de la fonction publique (Snapap), tendance Malaoui, pour observer un sit-in, chaque jeudi, devant les sièges des différentes wilayas du pays. Ils étaient plusieurs centaines à avoir observé un sit-in en guise d'action d'accompagnement du mouvement de grève illimité, durant la matinée de jeudi, devant l'entrée principale du siège de la wilaya de Tizi Ouzou, entrée qui a été surveillée par les forces antiémeutes déployées à l'intérieur de la cité administrative. Les communaux ont brandi pour la circonstance de nombreuses banderoles sur lesquelles sont inscrits différents slogans dont «halte au mépris», «pour un salaire décent», «pour l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail» et «presse où es-tu ?». C'est la première fois qu'un slogan sur la presse a été mis en avant dans ce type de contestation. Questionné à ce propos, Mohand Rezki, agent administratif, explique cela en disant que «le mouvement de grève, du moins au niveau local, n'a pas été suffisamment suivi par la presse». Les protestataires scandaient, à gorge déployée, d'autres slogans dénonçant la misère sociale et la précarité. «Nous allons poursuivre cette grève et nous restons fidèles à nos revendications. Rien ne nous fera reculer», lancera tout de go un prestataire relayé par un autre : «nous vivons dans une misère qui n'a pas de nom. Certains parmi nous ont juste honte de mendier. Nos salaires suffisent à peine à tenir une dizaine de jours». Pour rappel, les agents communaux revendiquent «la revalorisation du point indiciaire du salaire» dans le but de disposer d'un «revenu de base digne», l'intégration de tous les contractuels, la promulgation du projet du statut particulier des communaux avec notamment la révision de l'actuelle classification catégorielle, le maintien de la retraite sans condition d'âge qui passe, inéluctablement, par l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11 du code de travail, ainsi que le respect des libertés syndicales et du droit à la grève. Le sit-in s'est déroulé sans aucun incident et les protestataires se sont dispersés dans le calme avec la ferme volonté de revenir jeudi prochain, s'il n'y a aucune évolution notable.