Les travailleurs de l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) ont repris jeudi matin le travail après une grève de quatre jours, a indiqué la direction générale de l'entreprise portuaire. «Les grévistes ont repris normalement ce matin le travail», a indiqué le directeur général par intérim de l'Epal, Abdelaziz Ghetas, précisant que la priorité est donnée aux navires et aux clients. Il a indiqué que la direction générale établira, en fin de matinée, un pré-bilan pour estimer les pertes engendrées par cette grève. «La journée de vendredi sera consacrée, quant à elle, à rattraper le retard», a-t-il dit, signalant qu'à cet instant, l'activité a repris «normalement». La majorité des travailleurs de l'entreprise, notamment les manutentionnaires, ont observé depuis dimanche une «grève générale spontanée». Le mouvement de protestation, considéré «illégal» par la direction du port, porte principalement sur trois revendications, à savoir la revalorisation des salaires de 24%, la «permanisation» de plus de 240 journaliers et l'amélioration des conditions de travail, notamment la prise en charge médicale et les équipements de travail. Dans la soirée de mercredi, la DG de l'Epal avait annoncé que l'application de la généralisation de l'attribution de l'indemnité de travail posté aux personnels concernés interviendra au plus tard avant le 31 mai prochain. Elle avait également annoncé que l'octroi du bénéfice du repos compensatoire aux ouvriers manutentionnaires contractuels sera appliqué à la même date. La direction générale de l'Epal s'est engagée, en outre, à ouvrir «par anticipation» le dossier relatif à l'intégration des ouvriers manutentionnaires journaliers dans les effectifs de l'entreprise par des contrats de travail d'une année à plein temps à compter du 1er juin, ainsi que la régularisation de l'ensemble des ouvriers manutentionnaires journaliers restant au plus tard avant le 31 décembre de l'année en cours. Les manutentionnaires ont dénoncé lors de ce mouvement de grève les conditions de travail et de sécurité en signalant qu'il y a eu dans le passé des morts sur les lieux de travail en raison de l'insécurité. Le port d'Alger traverse un situation difficile, notamment après l'emprisonnement de son PDG, Abdelehak Bouraoui, accusé d'octroi de marchés sans le respect de la réglementation en vigueur. Le partenariat noué avec la compagnie Dubai Port World n'a pas apporté les résultats escomptés et les travailleurs dénoncent cette société qui «a accentué la précarité au sein du port».