Les activités du port d'Alger ont été perturbées mardi 04 janvier par un arrêt de travail qui a été observé par plus d'une centaine de dockers. Les grévistes protestent contre les nouvelles mesures de compensation des heures supplémentaires et de l'organisation des shifts. Des sources de la section syndicale de l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) ont affirmé à l'APS que leur syndicat "ne consent pas ce débrayage isolé et inattendu". Car, selon ces sources, "il est impensable de revenir sur un accord passé entre le syndicat et la direction de l'EPAL". Les mêmes sources ont confirmé que des dockers des môles 3, 4, 5 et 7 ont observé un arrêt de travail, alors que pour les môles 1 et 2, l'activité est normalement assurée. Le secrétaire général de la section syndicale de l'EPAL, M. Halim Boukezoula, a indiqué que sa section "tente, avec la direction de l'entreprise, d'arranger les choses" sans donner plus de détails. Le directeur général-adjoint de l'EPAL, M. Abdelaziz Ghettas, a expliqué pour sa part que les dockers contestent l'application de certains dispositifs contenus dans la convention de branche signée entre la Société de gestion du port (SOGEPORT), la Fédération nationale des ports et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Il s'agit des dispositifs relatifs à la compensation des heures supplémentaires et à l'organisation du travail. Le texte stipule que "la majoration des heures supplémentaires travaillées de nuit (se fait) sans cumul avec les repos compensateurs" et que les agents ayant travaillé en double nuit "bénéficient du paiement du premier shift en heures supplémentaires majorées à 100% avec l'attribution d'un jour de récupération pour le 2ème shift de nuit". Les heures supplémentaires exécutées durant les vendredis et les jours fériés demeurent payés à 100% et compensés par une journée de repos, conformément à la loi relative aux relations individuelles de travail, a rappelé le DGA de l'EPAL. M. Ghettas a expliqué que les grévistes veulent être payés et prendre une récupération pour toutes les heures supplémentaires même celles effectuées en dehors des vendredis et des jours fériés, ce qui est selon lui, contraire à la loi. Les grévistes protestent également contre la composition des équipes de manutention arrêtée conjointement avec la section syndicale pour toutes les catégories de marchandises. L'accord, signé en juillet 2010, prévoit également la réduction de l'effectif des équipes de manutention par souci de se conformer aux normes de travail et de rendement. Le DGA a affirmé que le reste des dispositifs contenus dans le même accord ont tous été appliqués, notamment l'augmentation des salaires et les diverses indemnités. Par ailleurs, il a indiqué que dans la matinée sur les 9 navires, 4 étaient à l'arrêt et les 5 autres en opération. Le port d'Alger emploie plus de 900 dockers, dont 450 permanents, 160 contractuels et 336 journaliers, a-t-on ajouté.