Dominique Strauss-Kahn, qui a obtenu jeudi soir sa libération sous caution, devait quitter la prison new-yorkaise de Rikers Island hier et rejoindre une résidence surveillée à Manhattan où il sera placé sous surveillance électronique. DSK, accusé de tentative de viol et d'agression sexuelle d'une femme de chambre d'un hôtel de New York, devra auparavant s'acquitter d'une caution d'un million de dollars assortie d'un dépôt de garantie de cinq millions de dollars. L'ex-favori de l'élection présidentielle française sera assigné à résidence dans un appartement de New York loué par son épouse Anne Sinclair, avec un bracelet électronique et suivi 24h/24 par un gardien armé. Les modalités de la caution sont suffisantes pour assurer «que vous soyez ici lorsque nous aurons besoin que vous y soyez», a estimé le juge Mickael Obus jeudi lors de l'audience à la Cour suprême de New York au cours de laquelle DSK a été formellement inculpé. Une fois remis en liberté, il aura toute latitude pour consulter ses avocats et préparer sa défense dans son appartement où devraient le rejoindre sa femme et sa fille. DSK dément formellement les accusations lancées par la femme de chambre de 32 ans originaire de Guinée, et selon ses avocats, il devrait plaider non coupable. La prochaine audience, lors de laquelle il devrait officiellement répondre d'accusations, a été fixée au 6 juin prochain. Le «verdict» du tribunal est intervenu quelques heures après la démission de DSK de son poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Dans sa lettre de démission, Dominique Strauss-Kahn a fait par de sa volonté de consacrer «toute force, tout temps et toute énergie à prouver innocence.» Sa démission a relancé immédiatement la course à la candidature pour la direction du FMI dont l'intérim est assuré par le numéro deux de l'institution John Lipsky. L'UE semble déterminée à présenter une candidature européenne pour la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, qui joue un rôle clé dans la crise de la dette publique en Grèce et au Portugal. Le nom de la ministre française des Finances Christine Lagarde est cité avec insistance et elle a notamment reçu le soutien du président du Conseil italien Silvio Berlusconi et de la chancelière allemande Angela Merkel. Si Christine Lagarde fait figure de favorite, elle se refuse pour l'instant à commenter cette option. Les Etats-Unis ont indiqué pour leur part qu'ils souhaitaient une «succession rapide» et «ouverte» à la tête du FMI. Selon des sources à Washington, les Etats-Unis soutiendront la candidature d'un Européen. Cette question de la succession de Dominique Strauss-Kahn devrait figurer en bonne place au sommet du G8 de Deauville la semaine prochaine.