Le parti El Islah a réitéré hier devant la Commission nationale de consultation (CNC) sur les réformes politiques son opposition au projet du code communal adopté dernièrement par l'APN, en attendant sa soumission au Sénat. Le président d'El Islah, Djamel Benadessalem, a demandé à Abdelkader Bensaleh, président de la CNC, le retrait du projet de code communal du Parlement, lors d'un point de presse à l'issue de la première séance de consultation organisée au siège de la présidence de la République à El Mouradia. M. Benabdessalem a indiqué qu'il a remis à cette commission «un document contenant les idées et les propositions de son parti sur les réformes politiques». En plus des réformes, le parti d'El Islah a fait d'autres propositions qu'il considère «nécessaires» pour compléter les réformes décidées par le président de la République. Ces propositions concernent d'autres projets de loi qui doivent être touchés. «Il s'agit de la méthode, de la forme que doit prendre la concertation, les étapes à suivre et autres mécanismes ainsi que les garanties qu'il faut présenter pour faire aboutir ce dialogue, sortir l'Algérie de la situation actuelle et bâtir un Etat démocratique solide», a-t-il expliqué. M. Benabdessalem a rappelé que son parti avait longuement plaidé en faveur de la conduite des réformes dans divers secteurs et mobilisé ses idées à travers sa présence politique et médiatique jusqu'à l'annonce des réformes par le chef de l'Etat. M. Bensaleh a souligné, pour sa part, les trois principes qui régissent ces consultations basées sur une consultation élargie et sans limite ainsi que la richesse des propositions des personnalités concernées. «Aucun acteur politique ne sera exclu des consultations si ce n'est, comme l'a dit le président de la République, les tenants de la violence que le peuple a exclus de la vie politique. Aucune limite n'est posée au champ de la consultation si celui du respect des constances nationales et des composantes de notre identité nationale. Aucun projet de texte ne vous est imposé. C'est vos vues, analyses, commentaires, suggestions et propositions que sortiront les éléments du projet de révision de la Constitution et les amendements qui seront apportés aux textes législatifs, objet de réforme», a-t-il indiqué en direction de la délégation d'El Islah. Il rappellera que ce sont les principes mêmes et l'engagement pris par le président de la République. Le président de l'instance de consultation s'est engagé à «transmettre loyalement et fidèlement toutes les opinions et propositions formulées au chef de l'Etat». A propos des sujets soumis à la concertation, Bensalah rappelle qu'il s'agit de la révision de la Constitution et des textes législatifs concernant notamment le régime électoral, les partis politiques, le mouvement associatif, le code de l'information, la représentation de la femme dans les assemblées élues, le code de wilaya, les incompatibilités avec le mandat parlementaire. Il suggère aux acteurs d'entamer les concertations sur la révision constitutionnelle. Il a évoqué le contexte régional et les mutations importantes qui sont en train de s'opérer qui sont «parfois tragiques mettant en péril la souveraineté et l'unité nationale». Il a reconnu que le peuple algérien a ses revendications qui concernent l'approfondissement de la démocratie et de meilleure gouvernance. «Revendications dont le président de la République a reconnu la légitimité. Le peuple algérien a opté pour un changement profond mais un changement par la voie pacifique», a-t-il souligné. La commission de consultation sur les réformes politiques va effectuer une série de rencontres avec les chefs de partis politiques et autres personnalités nationales en vu de recueillir tous les avis. Elle recevra ce matin le président du MSP Aboudjerra Soltani.