Alors que les consultations sur les réformes politiques ont commencé samedi au niveau du siège de la présidence à El Mouradia, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) d'Oran tient à exprimer sa position par rapport aux annonces faites par les pouvoirs publics sur les réformes annoncées ainsi que les voies choisies pour y arriver. C'est ainsi qu'à travers un communiqué rendu public ce samedi, la CNCD-Oran déclare : «Depuis le début, les tenants du pouvoir n'ont pas arrêté de faire des déclarations pour la consommation internationale et des promesses démagogiques sans lendemain.» Selon la CNCD-Oran, l'état d'urgence est «officiellement» levé mais les libertés «sont systématiquement bafouées». Dans son communiqué, la CNCD-Oran apporte pour preuve des multiples «dénis de droit dont se rendent coupables les autorités», ce qui s'est passé dans les villes d'Oran, Mostaganem et Sidi Bel Abbès quand des demandes ont été refusées pour la tenue de manifestations, que ce soit dans les salles ou sur la voie publique. Avant de se poser une question de taille : «Comment croire ce pouvoir qui viole sa Constitution, ses engagements internationaux et ne respecte même pas sa propre réglementation ?» «A Oran, même l'affichage pour un meeting autorisé dans une salle est interdit. La répression n'est pas en reste, à chaque manifestation des citoyens sont interpellés par dizaines, y compris les journalistes venus couvrir ces actions», déplore la CNCD d'Oran, qui rappellera à l'occasion ce qui s'est passé à l'encontre de la militante du comité national de la défense des droits des chômeurs (CNDDC) au niveau de la ville de Mostaganem. «Quand l'appareil judiciaire a été mis en branle pour harceler et faire taire une jeune femme revendiquant son droit au travail, une jeune femme que seule la mobilisation citoyenne a sauvée des griffes du pouvoir», précise la CNCD-Oran, avant d'ajouter que malheureusement beaucoup de membres du collectif des chômeurs continuent de subir la hargne de l'appareil répressif. Avant toute réforme ou dialogue, la CNCD-Oran exige la levée réelle et effective de l'état d'urgence, le respect de la liberté de marcher, de s'associer et l'arrêt des poursuites judiciaires et intimidations contre tous les citoyens attachés aux droits de l'homme. De plus, comment prendre au sérieux une institution qui a perdu toute crédibilité, en l'occurrence le Conseil national économique et social (Cnes) chargé de représenter la société civile au dialogue. De fait, la CNCD-Oran est convaincue que «l'on assistera une fois de plus à une kermesse» à laquelle sera conviée «la société civile du pouvoir» pour faire croire que le changement est à l'étude, alors que c'est plutôt la poursuite de la régression, précise-t-elle dans son communiqué.