Les pirates somaliens qui retiennent en otages les marins algériens à bord du vraquier MV Blida, attaqué le 1er janvier 2011, ont formulé une demande de rançon en contrepartie de la libération du navire et de son équipage séquestré, au nombre de 27 membres, dont 17 Algériens. La requête formulée par les flibustiers somaliens a été adressée à l'affréteur jordanien du MV Blida. Cette demande de rançon, qui constitue un nouveau rebondissement dans l'affaire, nous a été confirmée hier par le fils d'un des otages algériens, en l'occurrence Ait Ramdane Fawzi. «Au cours d'un entretien téléphonique que j'ai eu avec mon père (Mohamed), celui-ci m'a effectivement informé de cette demande de rançon», indique notre interlocuteur. Quant au montant de cette rançon, notre interlocuteur répond qu'«aucune des familles des otages ne peut répondre à cette question. Le montant de la rançon est tenu au secret par l'affréteur jordanien. Des représentants de ce dernier s'étaient rendus à Alger début avril dernier, nous leur avons demandé, en tant que familles des otages algériens, de nous révéler le montant de la rançon exigée, mais ils n'ont pas jugé utile de nous le communiquer», a ajouté la même source. De son côté, Nasserddine Mansouri, DG de l'entreprise IBC, propriétaire du navire MV Blida, n'a ni confirmé ni infirmé cette demande de rançon. Interrogé hier à ce sujet, il dira simplement : «Cela relève du domaine des présomptions avancées ici et là,» insistant sur le fait que «les négociations engagées entres les pirates somaliens et l'affréteur jordanien restent confidentielles». De toute manière, poursuite encore le DG de l'IBC, «les pirates somaliens n'ont jamais contacté les autorités algériennes», a-t-il indiqué. L'Algérie officielle résolument opposée au paiement des rançons Même si les flibustiers somaliens avaient songé à contacter les autorités algériennes, leur requête ne saurait en aucun cas faire l'objet de satisfaction par les décideurs algériens. Et pour cause, l'Algérie a bel et bien adopté une position de principe qui consiste à s'opposer inéluctablement au paiement des rançons. Il est vrai que la position de l'Algérie s'inscrit dans le cadre de la lutte sans merci engagée contre les groupuscules terroristes, notamment ceux en activité dans la région du Sahel. Néanmoins, ce credo inflexible de ne pas céder au paiement des rançons pourrait bel et bien s'adapter à l'équation des marins algériens. Cela d'autant plus que les actes de piraterie relèvent de la criminalité organisée ne manquant nullement de dangerosité comparativement aux activités terroristes. A noter que les familles des 17 marins algériens tiendront demain un rassemblement devant le siège de la direction générale de la Cnan à Kouba.