La répression a fait plus de 1100 morts depuis la mi-mars en Syrie dont 53 vendredi, selon l'opposition au régime de Bachar Al Assad. Au moins 53 civils ont été tués vendredi en Syrie par des tirs des forces de sécurité, dont 48 dans la ville de Hama où des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté contre le régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), cité par des agences. Le bilan de cette tuerie pourrait s'alourdir, selon la même source en raison de la violence des affrontements. Au centre du pays et dans la région de Homs, deux civils ont été tués à Rastan, et deux autres à Homs. Une personne a également péri à Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH. Les manifestations de vendredi, réunissant des dizaines de milliers de personnes, étaient les plus importantes depuis le début du mouvement de contestation du régime du président Bachar al-Assad, le 15 mars dernier. Des funérailles se sont déroulées vendredi après-midi dans cette ville, selon des agences de presse citant des témoins qui estiment que la Syrie est désormais «au bord du gouffre». La télévision syrienne a fait état pour sa part de la mort à Hama de «trois saboteurs, tués lors de heurts avec la police alors qu'ils attaquaient un bâtiment gouvernemental». Les journaux officiels syriens ont fait état samedi de «20 personnes tuées vendredi en Syrie, des policiers, des agents de sécurité et des civils, par des tirs de groupes armés». L'agence officielle Sana a annoncé que 80 membres des forces de l'ordre avaient été blessés à Hama. A Banias (ouest), encerclée par l'armée depuis dimanche, 60 manifestants ont été interpellés vendredi par les forces de l'ordre. Par ailleurs, l'opposant et écrivain Ali Abdallah, 61 ans, a été libéré samedi après l'amnistie générale proclamée mardi. L'écrivain, qui avait purgé une peine de deux ans et demi de prison pour avoir appelé à la démocratie, et qui devait être libéré en juin 2010, avait été maintenu en détention après des déclarations sur l'Iran et le Liban depuis sa prison. L'avocat Mouhannad al-Hasni, président d'une organisation de défense des droits de l'homme non autorisée, et l'opposant Mechaal al-Tamo, chef d'un parti kurde interdit, ont été relâchés mardi soir également dans le cadre de l'amnistie, selon l'OSDH. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit «alarmé» par l'escalade de la violence exercée par le gouvernement, évoquant un bilan de plus de 1000 morts depuis le lancement de la contestation. Des milliers de personnes ont été également arrêtés dans le pays, selon des groupes de défense des droits de l'homme.