L'Algérie et les Etats-Unis ont signé jeudi à Alger un protocole d'accord dans le domaine de la biotechnologie et de la production de médicaments, susceptible d'ouvrir la voie à l'Algérie pour qu'elle devienne à terme un important pôle régional dans ce domaine. «A l'instar de Singapour en Asie et de l'Irlande en Europe, l'Algérie pourrait être, dans un avenir plus ou moins proche, le pôle de l'industrie biopharmaceutique pour le Moyen-Orient et l'ensemble de l'Afrique. Avec ce partenariat, nous entrons dans une ère nouvelle et nous pouvons dire que nous en avons terminé avec le bricolage», a déclaré à la presse le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, à l'issue de la cérémonie de signature qui s'est déroulée en présence du ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi. Il a précisé que l'Algérie «offrait toutes les garanties et les possibilités aux grandes firmes pour venir investir», soulignant que «les Américains, avant d'opter pour l'Algérie, avaient étudié la situation du pays économiquement et politiquement mais aussi les moyens humains, matériels et financiers dont il dispose». Pour M. Ould Abbas, «un autre atout réside dans la situation géographique de l'Algérie, aux portes de l'Europe et, dans le même temps, portail de l'Afrique». «Les géants américains du médicament, avec onze firmes, n'ont pas choisi l'Algérie par hasard, car ils sont conscients de l'intérêt qu'ils ont en investissant dans le pays, qui possède des avantages intrinsèques et comparatifs lui permettant de devenir le pôle de l'industrie biopharmaceutique dans la région», a relevé le ministre. M. Ould Abbas a annoncé en outre que «le travail commencera dès la semaine prochaine, dans la ville de Sidi Abdallah (Alger) qui accueillera le pôle, et un comité de pilotage y sera élu». Pour sa part, le président du Conseil d'affaires algéro-américain (USABC), le Dr Smaïl Chikhoune, a expliqué que «cette nouvelle coopération avait pour objectif de stimuler l'industrie pharmaceutique en Algérie et principalement de faire de l'Algérie le prochain Singapour», à savoir un «pôle attractif en matière de recherche, de développement et d'innovation dans l'industrie pharmaceutique». M. Chikhoune a également affirmé qu'«une commission devrait être installée dès la semaine prochaine pour dialoguer directement, passer à l'action et aller dans les détails». Pour M. Chikhoune, «cet accord vise à faire en Algérie énormément de recherche et de développement dans le domaine de la biotechnologie et du pharmaceutique». Un comité algéro-américain sera mis en place pour assurer une application efficace de ce protocole d'accord, a-t-il précisé. Selon lui, «des groupes pharmaceutiques américains, qui consacrent chaque année quelque 100 milliards de dollars à la recherche-développement, souhaitent faire de l'Algérie une plaque tournante pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord». «Ils veulent reproduire l'expérience que les Etats-Unis ont menée à Singapour où l'Etat avait mis à leur disposition les infrastructures», a-t-il ajouté. «Si ces projets aboutissent, l'Algérie va devenir une destination mondiale pour la recherche et le développement puisque le climat d'investissement y est favorable et le potentiel humain existe pour faire du transfert de technologie», a-t-il souligné. M. Chikhoune a affirmé, par ailleurs, que les chercheurs et les scientifiques algériens seront associés à ces projets. L'Algérie, qui importe presque les trois quarts de ses besoins en médicaments pour près de 2 milliards de dollars par an, tente de réduire la facture d'importation de produits pharmaceutiques en augmentant progressivement la part de la production intérieure.