L'Algérie ambitionne d'atteindre une couverture de 70% de ses besoins en médicaments à l'horizon 2015 et des sociétés américaines se disent prêtes à investir dans ce domaine afin de relancer l'industrie pharmaceutique et favoriser la production locale. C'est dans ce contexte qu'un protocole d'accord pour la création d'un pôle international de biotechnologie et de production de médicaments sera signé aujourd'hui, lors du 2e jour du 1er Forum algéro-américain de la santé et de l'industrie pharmaceutique, à Alger entre les ministères de l'Industrie, de la Santé et des groupes pharmaceutiques américains. M Smaïl Chikoune, président du Conseil d'affaire algéro-américain (USABC) a déclaré, hier, lors de ce forum à l'hôtel Hilton que “des grands groupes américains s'engagent à faire beaucoup de recherche et développement en Algérie dans les domaines de la biotechnologie et de l'industrie pharmaceutique”. Selon lui, les groupes pharmaceutiques américains souhaitent faire de l'Algérie une plaque tournante pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. “Si ces projets aboutissent, l'Algérie va devenir une destination mondiale pour la recherche et le développement puisque le climat d'investissement y est favorable et le potentiel humain existe pour faire du transfert de technologie”, a-t-il dit, dans une déclaration à l'APS, en marge de la rencontre. Il a souligné que les chercheurs et les scientifiques algériens seront associés à ces projets qui seront créateurs d'emplois. Le président du Conseil d'affaires algéro-américain a estimé également que “l'Algérie devrait aussi revoir sa réglementation régissant l'investissement, notamment la règle des 51/49% qui doit être allégée pour les secteurs hors hydrocarbures”. Le ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, pour sa part, a encouragé, les acteurs de la filière pharmaceutique et biopharmaceutique à se rapprocher et à étudier les montages de partenariat pouvant “démarrer” rapidement. “Les objectifs poursuivis par les politiques de développement et d'encouragement de l'investissement dans le domaine du médicament consistent, quant à elles, à créer les conditions nécessaires et suffisantes à l'essor d'une production pharmaceutique nationale au service de la croissance économiques du pays et de sa stratégie globale de développement”, a-t-il expliqué. Il a, également, indiqué que l'Algérie encourage davantage le développement de la production du médicament générique afin de le rendre plus accessible et à la portée de la plus grande frange de population. “La part du générique dans le marché connaît une constante progression puisqu'elle est passée de 32% en 204 à 48,5% de la facture globale en 2009”, a-t-il précisé. M Ould-Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, estime de son côté que les entreprises américaines sont notamment intéressées par l'investissement direct dans le cadre du partenariat et le transfert ainsi que le développement des biotechnologies. Sur le volet de la formation, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé, lors de cette rencontre, l'ouverture de nouvelles spécialités dans le domaine de l'industrie pharmaceutique à partir de la prochaine rentrée universitaire. Par ailleurs, la question de la grève des résidents des sciences médicales depuis plusieurs mois a été soulevée lors d'un point de presse improvisé par le ministre de la Santé qui a répondu que “ce dossier ne dépendait pas seulement du ministère de la Santé mais aussi du gouvernement et notamment du Premier ministre”.