Au deuxième jour des épreuves du baccalauréat, la pression a baissé d'un cran, les candidats se disent plus confiants par rapport au premier jour. «Vous savez, le premier jour est toujours stressant, mais une fois dans le bain, les choses paraissent plus faciles», a souligné Zoheir rencontré à sa sortie de l'épreuve de mathématiques hier matin au lycée El Idrissi à Alger-centre. Le sujet est difficile pour la plupart des candidats de la filière lettres. «Nous sommes des littéraires et les mathématiques ce n'est pas trop notre domaine, mais comme cette matière est au programme nous devons faire avec», a indiqué Fatma-Zohra qui se présente au baccalauréat pour la cinquième fois. «J'ai raté mon bac à cause des mathématiques, de plus, cette année je me suis préparée, mais je n'arrive pas à relever mon niveau», nous a-t-elle dit. Même son de cloche chez les candidats scientifiques qui ont eu un sujet jugé «pas facile» en mathématiques, considérée comme «matière essentielle où ils peuvent avoir de très bonnes notes». Pour la deuxième épreuve, les candidats auront l'histoire et la géographie comme seconde épreuve de la journée. Une épreuve sur laquelle misent les élèves de la filière lettres. «C'est notre matière essentielle et nous devons bien travailler», a souligné encore Fatma-Zohra. Dans un autre registre, les candidats qui repassent pour la troisième fois et plus cet examen ont constaté une baisse du niveau des programmes et se disent «déphasés». «Je suis vraiment perdu avec ce nouveau programme qui pénalise plus qu'il n'enrichit l'élève d'aujourd'hui. Je vous cite l'exemple des sciences islamiques que j'ai étudiées au lycée où nous traitions des questions de jurisprudence en Islam, d'étude et d'analyse de textes coraniques, actuellement avec le nouveau programme, il est demandé à l'élève de rendre ce qu'il a appris avec l'enseignant, ce qui empêche de ce fait l'élève de réfléchir et d'apporter du nouveau, cela stagne l'élève», a expliqué Nadjoua qui passe le bac pour la troisième fois. Samir est de l'avis de sa camarade, «en histoire et géographie nous avons étudié la guerre mondiale et la guerre froide et les sujets des précédents bac étaient axés sur la réflexion et l'analyse, de nos jours, c'est devenu une matière à apprendre par cœur. Quand j'ai vu le corrigé du bac de l'année passée, je me suis rendu compte que j'ai dit la même chose en utilisant mon propre vocabulaire et ma propre façon d'analyse, et le correcteur n'a certainement pas pris en considération cette autre façon, le correcteur se base sur le corrigé remis par la tutelle, ce qui est illogique sur le plan pédagogique». Les candidats de l'ancien système ont pour la plupart mal vécu ce changement qui peut les priver de la clé de l'université, ce qui est plus facile pour les élèves scolarisés qui ont eu toute une année à travailler sur ces programmes. «Les scolarisés en classe spéciale dans les lycées ont plus de chance que nous de décrocher le bac, ils ont étudié le nouveau programme durant toute l'année», a conclu Nadjoua.