Les familles des 17 marins algériens otages des pirates somaliens ont tenu un sit-in hier matin devant l'ambassade de Jordanie, à Hydra. A peine réunis, des employés de l'ambassade leur ont signifié de constituer une délégation qui allait être reçue quelques minutes plus tard par l'un des cadres dirigeants de cette institution. Pour les familles protestataires, cette audience que leur a accordée l'un des conseillers diplomatiques de la chancellerie jordanienne, Bilal Hazaimah, est une première à ce niveau de responsabilité. Ces mêmes familles ont délégué Mmes Kahli et Ben Kaci, ainsi que M. Achour pour aller à la rencontre du conseiller. L'audience a duré près de deux heures, pendant lesquelles les autres proches des marins otages observaient leur sit-in en brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres : «Libérez nos enfants, nos frères et nos époux», ou encore «Notre pays est-il moins puissant qu'un affréteur ?» Des propos qui traduisent le mécontentement des proches des otages qui ont déjà décrié le fait que seul l'affréteur jordanien du vraquier MV Blida a pu, jusque-là, engager des pourparlers avec les pirates somaliens. Autrement dit, sans aucune implication des autorités algériennes ou encore moins des responsables de l'entreprise IBC, propriétaire du navire. L'entretien que les représentants des familles des otages ont eu avec le conseiller jordanien terminé, il est logique de se demander ce qui s'est dit au juste entre les deux parties. Selon Mme Ben Kaci dont le frère est parmi l'effectif du MV Blida, le conseiller de l'ambassade les a assurés de son soutien total et leur a signifié que les portes de l'institution dont il relève «restent ouvertes pour les accueillir à tout moment». L'ambassade n'est pas trop informée sur l'affréteur jordanien Tout en reprochant aux représentants des familles qu'il a reçues d'avoir perdu du temps, le conseiller diplomatique de la chancellerie jordanienne basée à Alger leur apprend que son ambassade ne détient pas assez d'informations au sujet de l'affréteur du MV Blida. «Il dit (ndlr, le conseiller de l'ambassade jordanienne) ne pas savoir où se trouve en Jordanie le siège de cette entreprise et explique que ce n'est que récemment que les services de sa chancellerie ont entamé un travail de collecte d'informations à l'endroit du même affréteur». Mme Ben Kaci a affirmé pour sa part que le diplomate jordanien s'est engagé à faire de son mieux pour accélérer le dénouement de cette affaire de prise d'otages, ajoutant que ce dernier ne souhaite pas voir cette affaire se répercuter négativement sur les relations algéro-jordaniennes. Elle informe de la tenue d'un autre sit-in demain devant le siège de la présidence de la République.