Les pays arabes du Golfe poursuivaient leurs efforts pour contribuer à la recherche d'un règlement de la crise au Yémen, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis (EAU). «Nous nous efforçons de rétablir une situation normale dans ce pays et soyez sûrs que nous allons poursuivre nos efforts dans ce but» , a dit Abdoullah ibn Zaied Al Nahaïan à l'issue d'une réunion à Djeddah, en Arabie saoudite, du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Après trente-deux ans de pouvoir à Sanaa, le président yéménite Ali Abdallah Salah, dont le pays est en proie à des manifestations pour la démocratie, une rébellion chiite au Nord, une insurrection séparatiste au Sud et un activisme croissant d'Al Qaïda, a rejeté toutes les offres de sortie honorables du pouvoir. Des milliers de manifestants sont encore descendus mardi dans le centre de Sanaa, la capitale, pour exiger le départ du chef de l'Etat et la formation d'un exécutif transitoire. Salah, dont l'intérim est assuré par le vice-président Abd-Rabbou Mansour Hadi, a repoussé à trois reprises un compromis du CCG prévoyant son effacement politique d'ici un mois en échange de l'immunité pour lui et ses proches. Depuis le départ de Salah, blessé, en Arabie saoudite après l'attaque de son palais qui a tué sept militaires et blessé le Premier ministre, son adjoint et les présidents des deux chambres du Parlement, un cessez-le-feu de facto règne à Sanaa. Mais, dans les deux semaines précédentes, plus de 200 personnes ont trouvé la mort et des milliers d'autres ont fui la capitale du fait des violents affrontements entre les forces loyalistes et celles du cheikh Sadek al Ahmar, le puissant chef tribal qui a lâché Saleh pour prendre fait et cause pour l'opposition. Par ailleurs, plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté mardi au Yémen, réclamant des poursuites judiciaires contre la famille et les proches collaborateurs du président contesté Ali Abdallah Saleh. Ce sont les plus grandes manifestations dans le pays depuis que le président Saleh est parti se faire soigner en Arabie saoudite le 5 juin après avoir été blessé dans une attaque contre son palais à Sanaa.