Rien n'a changé à la résidence universitaire de jeunes filles M'Douha de Tizi ouzou. Tout est rentré dans l'ordre après une assemblée générale extraordinaire organisée avant-hier à la cité. Finalement le mouvement de protestation enclenché depuis le début du mois en cours par l'ensemble des résidentes s'est estompé sans la moindre conséquence, du moins pour l'instant. Travailleurs, responsables administratifs, membres du comité de cité, représentants de la direction des œuvres universitaires centre (Douc) ainsi que ceux de la section syndicale UGTA de Tizi Ouzou ont pris part à cet assemblée générale extraordinaire. Après des discussions houleuses, nous apprend un représentant des travailleurs, l'administration a été ouverte de nouveau à l'ensemble du staff administratif. Le directeur de la cité, en l'occurrence M. Taleb, est toujours en poste, au même titre d'ailleurs que le responsables du service de restauration. Les membres du comité ont fait du départ de ces deux responsables, rappelle-t-on, leur cheval de bataille, et une condition sine qua non pour la réouverture de l'administration fermée depuis le scandale de l'intoxication alimentaire dont ont été victimes plus de 400 résidentes. Depuis cet incident considéré comme étant la goutte qui a fait déborder le vase, les résidentes sont sorties de leur mutisme pour dénoncer «une situation de trop et une gestion anarchique» de la cité sur tous les plans. Absence d'hygiène, insécurité et manque de moyens ont été dénoncés. De l'avis des résidentes, rien n'explique ce revirement de situation à 180°. Plusieurs d'entres elles n'y sont pas allées par le dos de la cuillère pour émettre des doutes quant aux dessous de cette fin. «Les membres du comité seraient-elles manipulées ?», s'est d'emblée demandé une étudiante, avant de rappeler que «ce sont elles-mêmes qui réclamaient haut et fort le départ du directeur. et voilà que maintenant l'administration est ouverte sans que la situation ne change en mieux». «Le doute est permis, et c'est tout le monde qui en parle», ajoute la même interlocutrice. Par ailleurs, les travailleurs de leur côté sont déterminés à poursuivre le mouvement de grève cyclique jusqu'à aboutissement de leurs revendications légitimes. Ils réclament en effet le règlement de la situation des vacataires travaillant entre 5h et 8h par jour, et de celle de la commission des œuvres sociales. Mettre fin aux retards enregistrés dans les versements des salaires et des rappels, et afficher les résultats des examens professionnels sont aussi inscrits dans leur plateforme de revendications socioprofessionnelles. Sur un autre registre, les travailleurs demandent l'amélioration des conditions de travail, l'acquisition des moyens adéquats pour l'entretien des pavillons, instaurer la discipline au niveau de la cuisine, mettre fin à la pression exercée contre les travailleurs de ce service par des personnes étrangères à la résidence, mais aussi mettre fin aux «dépassements des représentantes des résidentes». Les protestataires dénoncent à cet effet la «sourde oreille» des responsables de la direction des œuvres universitaires centre et de l'Office national des œuvres universitaires (Onou), qui ont été destinataires de copies de la plateforme de revendication depuis longtemps, nous dira un travailleur.