L'Union européenne a décidé vendredi soir de renforcer de façon drastique les contrôles de l'immigration à ses frontières, mais de façon temporaire et exceptionnelle. Face à l'arrivée massive de clandestins venus de Tunisie et de Libye, les Vingt-sept se sont octroyé la possibilité de rétablir des contrôles à leurs frontières nationales en cas de pression exceptionnelle. Cécilia Malmström, la commissaire européenne en charge de l'Asile et des Migrations, s'est inquiétée des risques de dérive sécuritaire, dictée par les partis d'extrême droite et les mouvements populistes de plus en plus actifs dans l'Union européenne. C'est le Danemark qui avait lancé le mouvement en menaçant de rétablir unilatéralement ses frontières. Mais Copenhague dit n'avoir aucune intention de remettre en cause l'espace Schengen dans son principe de libre circulation des personnes. Selon Lars Rasmussen, le Premier ministre danois, «si les frontières extérieures sont sous forte pression, nous devons pouvoir profiter d'une exception, de façon aussi à ce que les gens continuent de soutenir cette idée générale de Schengen». Le président français Nicolas Sarkozy a été le fer de lance de ce repli européen, proposant que les pays d'Afrique du Nord s'engagent à reprendre les migrants partis illégalement de leur territoire.