Depuis des années, les agences de la Banque de développement local (BDL), faisant dans le prêt sur gages, enregistrent une hausse dans l'affluence à la veille du mois sacré de Ramadhan. Elles sont très nombreuses les personnes ayant des familles à charge à venir mettre en gage leurs bijoux, contre des prêts d'argent devant les aider à affronter les dépenses au cours du mois du jeun. Elles sont au nombre de cinq, dont deux à Alger, les agences BDL faisant dans les prêts sur gages, et sont bien connues par les mères et pères de famille, se rendant à ces structures à chaque arrivée du mois sacré, et ce, depuis quelques années déjà. «Nous enregistrons parfois des centaines d'opérations quotidiennement», selon un fonctionnaire de l'une de ces agences bancaires. Les sommes prêtées sont évaluées selon le poids des bijoux mis en gage, a-t-il expliqué. C'est un véritable «thermomètre» pouvant évaluer le degré de difficultés rencontrées par de nombreuses familles algériennes à affronter les dépenses, notamment en période de grandes dépenses, dont le mois du jeun, autres fêtes, et la rentrée scolaire qui constituent une hantise pour de nombreux ménages. A l'agence BDL de la place du 1er Mai, l'affluence est constatée aux alentours de la structure. «Parfois ce sont de longues chaînes formées, comme à l'agence BDL d'El Annassers (ex-Ruisseau)», témoigne un père de famille venu déposer un bracelet et quelques bagues en or appartenant à son épouse. «L'argent qu'on va me prêter nous permettra, moi et ma nombreuse famille, à affronter les dépenses au cours du mois sacré», lance-t-il. Même chose dans les agences BDL de prêts sur gages de Constantine, Oran et Annaba, selon un cadre de la BDL en retraite. «Ma famille et moi, avons quelques grammes de bijoux qui nous permettent d'obtenir des prêts pour le mois sacré, je pense aux nombreuses familles qui ne disposent même pas d'un gramme d'or leur permettant d'opter pour cette éventualité. Nous sommes nécessiteux, mais ces familles sont plus nécessiteuses que nous», selon un père de famille, retraité, venu mettre en gage quelques grammes de bijoux en or. «Ma retraite ne dépasse pas les 8000 DA. Et c'est la seule ressource financière pour ma famille et moi», ajoute-t-il.