La commune d'Aït Boumahdi, localité située à environ 40 km au sud de Tizi Ouzou souffre d'isolement et d'un manque d'infrastructures notamment sanitaires. Cette commune délimitée au nord-est par la commune de Ouacifs, au sud par celle d'Agouni Gueghrane et au nord-ouest par la commune d'Aït Toudert, est composée de cinq villages, à savoir Aït Agad, Aït Boumahdi, Aït Abdellali, Tiroual et Timeghras. Vu donc l'inexistence d'infrastructures sanitaires à même de soulager en particulier les malades atteints de maladies chroniques, ces derniers souffrent le martyre. Pour chaque consultation ou malaise, ils se trouvent dans l'obligation de se rendre à Tizi Ouzou-ville ou encore aller jusqu'à Aïn El Hammam sur une distance de près de 50 kilomètres. Ce ne sont pas seulement les malades chroniques qui sont touchés de plein fouet par cette situation, mais aussi une autre catégorie, les femmes enceintes. L'angoisse des parturientes et de leurs familles devient encore plus accentuée à l'approche de chaque accouchement. En effet, le transfert de ces femmes vers Aïn el Hammam est vécu comme un véritable cauchemar. C'est du moins ce que nous avons appris auprès d'habitants d'Aït Boumahdi. L'état de la route qui relie les deux localités laisse à désirer et rend les déplacements pénibles avec tous les dangers qui peuvent survenir en cours de transfert. Les nids-de-poule et autres crevasses qui caractérisent cette route sinueuse rendent la vie difficile aux différents malades. La situation se complique davantage en hiver pour les habitants de cette région qui culmine à 1200 mètres d'altitude. Il arrive que les populations soient bloquées des jours durant quand il neige. Déjà trop isolée de par sa situation géographique, la commune d'Aït Boumahdi vit un manque qui ne dit pas son nom. Avec seulement cinq centres de santé qui généralement ne servent pas à grand-chose en raison du manque de moyens humains et matériels – chaque centre dispose seulement d'une infirmière – la situation est loin de répondre à un smig en la matière. Les habitants de cette région de la Kabylie profonde prennent leur mal en patience en attendant la réalisation de l'hôpital qui sera implanté à Ouacifs, daïra dont dépend la commune d'Aït Boumahdi. Cette infrastructure hospitalière aura une capacité d'accueil de 60 lits et sera dotée de tous les services. Une fois réalisé, cet hôpital mettra fin aux souffrances des populations de la région de Ouacifs où subsistent encore de nombreuses poches de pauvreté répertoriées dans la carte sociale établie par les services de l'action sociale de la wilaya (DAS).