Inscrite en 1991, la structure sanitaire n'a ouvert ses portes qu'au mois de septembre 2002. Elle a un service d'urgences médicales avec 10 lits sans toutefois offrir des soins spécialisés faute de moyens matériels et humains. Les nombreux malades transférés à l'hôpital de Aïn El Hammam préfèrent se rendre au centre hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou, plus proche des Ouacifs. L'établissement utilise un appareil de radiologie datant de 1985 et que les chutes répétées du courant électrique ont beaucoup endommagé. Il a été ramené de l'ancienne polyclinique. Les responsables de l'APC des Ouacifs ainsi que ceux de la daïra sont mis à l'index à cause de « leur désengagement » par rapport à la prise en charge de l'entretien des structures sanitaires relevant de leur ressort, comme cela est le cas pour les écoles primaires. L'inexistence d'un appareil d'échographie contraint les citoyens à aller chez les médecins privés à des prix exorbitants. Les employés de la polyclinique, prenant aussi en charge des malades qui viennent des localités limitrophes, à l'exemple de celles de Ben Yenni, Iboudrarène et Aït Argane, soulèvent beaucoup de problèmes. « Nous sommes confrontés à l'insécurité de jour comme de nuit. Nos médecins, infirmières et laborantines sont harcelés à l'intérieur et à l'extérieur de l'établissement par des toxicomanes qui leur réclament des ordonnances prescrivant des psychotropes », dénoncent un médecin et une infirmière. L'accès à la nouvelle polyclinique des Ouacifs pose un véritable problème aux personnes âgées, aux femmes enceintes ainsi qu'aux automobilistes qui doivent traverser la route cahoteuse qui accueille le marché hebdomadaire chaque mercredi. Devant la demande grandissante en soins et le manque d'effectifs, les moyens humains et matériels ont été concentrés au niveau de la polyclinique, abandonnant les petites structures périphériques. Les médecins ne se déplacent plus dans les villages pour les consultations hebdomadaires. Les salles de soins qui sont dispersées dans les villages sont à peine opérationnelles. Seul un infirmier se charge des injections et des pansements. Les consultations se font désormais dans les centres de santé des chefs-lieux des communes d'Aït Toudert et d'Aït Boumahdi. Celui d'Aït Boumahdi est une salle de soins qui a été transformée en centre de santé malgré l'exiguïté de la structure. La salle de soins située au village de Tiroual dans cette commune est occupée « provisoirement » par une famille sinistrée. Cette situation semble s'inscrire dans la durée. Le même constat est fait du côté du village d'Aït Ali dans la commune d'Aït Toudert où la salle de soins est squattée depuis des années par un habitant de la région. Les villages de la crête des Ouacifs qui comptent plus de dix mille habitants souffrent le plus du problème de manque de structures sanitaires. La seule salle de soins existante est celle de Tizi L'tniene, construite en 1948 et opérant avec un seul infirmier. L'humidité et l'infiltration des eaux accélèrent le vieillissement de la structure dont le toit tombe en morceaux. A quelques mètres de cette salle, un immeuble de trois étages a été construit pour, justement, servir de centre de soins pour les villages de la crête. Malheureusement, il n'a été ni achevé ni réceptionné. Pis encore, il a subi d'énormes dégâts. La salle de soins qui a été bâtie à Tiguemounine, l'un des neuf villages de la crête, est occupée par l'actuel administrateur de la commune des Ouacifs. Elle n'a jamais ouvert ses portes au même titre que celle située au village de Zaknoune. Pour un simple contrôle de la tension artérielle, un changement de pansement ou une injection, les villageois doivent se déplacer à la polyclinique du chef-lieu de daïra qui répond difficilement à la demande en soins qui va crescendo. Les villageois de la daïra des Ouacifs espèrent voir un jour l'Etat bâtir un petit hôpital qui donnera un nouveau souffle au secteur de la santé dans la région.