Malgré le retour au calme dans le quartier Bois-des-Pins, dans la commune de Hydra, les résidents se sont entendus pour continuer leur action de protestation si leurs réclamations ne trouvent pas un écho favorable. Un calme précaire s'est installé hier au quartier Bois-des-Pins dans la commune de Hydra après les violents affrontements entre les habitants des lieux et les forces de l'ordre, lundi passé. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser les manifestants. La construction d'un parking de 12 étages à la place du bois avoisinant la cité est à l'origine de cette action de protestation. A l'entrée qui mène au quartier, un important dispositif sécuritaire a été mis en. Des pierres, des bouteilles en plastique et des pneus brûlés jonchaient la chaussée. Les événements de dimanche étaient le sujet de discussion d'une trentaine d'occupants des lieux en colère. Qualifiant ce qui s'est passé «d'injustice», ces citoyens déclarent haut et fort qu'ils ne vont pas baisser les bras. «On ne va pas s'arrêter là », déclare l'un deux. Un avis que partage un quinquagénaire qui réclame la libération des jeunes embarqués par la police. Des vingtaines de personnes ont été blessées dont des enfants et des femmes, selon un médecin dont le cabinet est situé dans le même quartier. «J'ai reçu plusieurs cas qui souffrent de blessures après avoir été tabassés», dira notre interlocutrice. «La violence n'a pas épargné nos femmes», s'indigne un quadragénaire qui ajoute sur un ton frustré qu'ils «suppriment la journée de la femme. « Une sexagénaire habitant dans l'immeuble G a perdu la vue après avoir été atteinte à l'œil par une pierre», témoigne un jeune habitant le même immeuble. «On a voulu contrer cette décision injuste à notre encontre», dira un autre habitant. «On est des gens civilisés mais on n'accepte pas l'humiliation», poursuit cet ancien travailleur à Sonatrach. «On ne les laissera jamais exécuter ce projet», conteste un autre qui estime que c'est une atteinte à l'environnement tout en se demandant qui est derrière ce projet qui, selon lui, remonte à plus de 7 ans. Selon leurs dires, ils ont contacté à maintes reprises le P/APC afin qu'il «freine» cette action, mais le responsable leur a répondu que «cela le dépassait».