La grève du personnel navigant commercial (PNC) qui avait cloué au sol lundi dernier les avions de la compagnie aérienne Air Algérie s'est poursuivie hier, perturbant gravement le trafic aérien. Des centaines de voyageurs, mal informés, ont été contraints d'attendre de longues heures durant à l'aéroport Houari- Boumediene. Dans la matinée d'hier, seuls deux vols internationaux ont été assurés. Il s'agit des vols Alger-Londres et Alger-Lille. Dans une déclaration au Temps d'Algérie, Abderrahmane Yacef, directeur de l'exploitation adjoint, a indiqué que «la plupart des vols programmés n'ont pas été assurés». Il a précisé que sur les vols internationaux, 20 vols ont été retardés ou annulés, alors que sur les vols domestiques, seuls 3 vols sur les 39 programmés dans la journée d'hier ont été assurés. Selon lui, la compagnie ne peut pas parler d'annulation, mais de retards accusés sur les vols, puisque des mesures seront prises pour prendre en charge les voyageurs. Cette situation regrettable a profité aux autres compagnies, à l'exemple d'Air France, qui a programmé un deuxième vol à destination de Paris. La compagnie nationale a également affrété deux avions de la compagnie aérienne tunisienne et un avion d'aigle Azur qui doit assurer un vol vers Bamako. Contacté par nos soins hier, M. Hammamouche, porte-parole du syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNC-UGTA) a qualifié ces mesures d' «irresponsables : «La direction a les moyens pour affréter des avions étrangers, mais n'a pas les moyens d'assurer des salaires conséquents à ses employés», dénonce notre interlocuteur, qui a affirmé que des sanctions et des mesures d'intimidations ont été prises à l'encontre des grévistes pour les obliger à suspendre leur mouvement de contestation. 22 strewards risquent d'être licenciés Selon lui, 22 stewards, dont lui-même, sont menacés de licenciement. «Je ne peux pas vous confirmer l'information, mais nous sommes 22 stewards à être interdits d'accès à l'aéroport pour une longue période.» Il ajoute : «Au lieu de nous convier au dialogue, la direction d'Air Algérie n'a pas trouvé mieux que de sanctionner les stewards». Il a affirmé, dans ce cadre, que ses confrères travaillant dans les autres wilayas (Annaba, Batna, Oran, Bejaïa) vont se déplacer vers la capitale pour soutenir leurs collègues et contester les «décisions arbitraires» décidées à l'encontre des stewards qui revendiquent leurs droits socioprofessionnels. Les stewards et hôtesses de l'air regroupés sous la férule du syndicat national affichent leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Il s'agit d'une augmentation de salaire de 100% et la création d'une direction propre à eux. A rappeler qu'une augmentation de 20% leur a été accordée après la première grève de quelques heures observée en juin dernier. A l'issue de ce mouvement de contestation, l'ex- P-DG du groupe Wahid Bouabdellah a été démis de ses fonctions et remplacé par M. Boultif. Plus de 1500 passagers bloqués en France Il est à noter que plus de 1500 passagers sont bloqués dans les principaux aéroports français. Ils devaient embarquer sur des vols d'Air Algérie en direction de plusieurs aéroports algériens. Les aéroports de Paris et de Marseille sont les plus touchés par cette situation. Selon les déclarations du P-DG du groupe, Mohamed Salah Boultif, la compagnie a pu assurer à peine 40 vols sur les 186 programmés. Il avait également précisé que cette grève était «illégale» et qu'il est toujours favorable à une augmentation de 20% pour les travailleurs de la compagnie.