Des milliers de passagers algériens sont bloqués en France en raison de la grève du personnel naviguant de la compagnie aérienne Air Algérie ont déploré, hier, les autorités Françaises. Thierry Mariani, ministre français des transports a indiqué, dans un communiqué, que les annulations de vols ont conduit au «blocage de milliers de passagers» dans les aéroports français. M. Mariani a réuni hier «des représentants de l'ambassade d'Algérie en France, de la compagnie Air Algérie, de l'aéroport de Paris et des services de l'Etat». Le ministre français a tenu à rappeler au transporteur ses «obligations envers ses clients afin notamment d'éviter qu'ils ne se rendent inutilement dans les aérogares». L'impact de la grève à Air Algérie se fait sentir aussi bien à l'aéroport d'Alger que dans ceux d'Orly, Nice, Marseille ou Lyon. Les passagers se retrouvent dans l'obligation de camper à l'aéroport. Selon les médias français, la situation est très tendue à Orly et M. Mariani a rappelé, hier, à Air Algérie ses devoirs d'information et d'acheminement des passagers. Il a souligné que Air Algérie doit «mettre en œuvre tous les moyens alternatifs d'acheminement que ce soit par les airs ou par d'autres modes (train, bus et bateau) à destination de l'Algérie». Le ministre devait se rendre dans la soirée d'hier à l'aéroport parisien d'Orly où, pour la deuxième nuit consécutive, des voyageurs ont passé la nuit dans l'espoir de pouvoir prendre un avion. Le PDG d'Air Algérie Mohamed Salah Boultif, a fait savoir que cette grève a entraîné depuis son déclenchement, lundi dernier, l'annulation de 146 vols sur 186 prévus. Un cauchemar pour des centaines de vacanciers Des centaines de personnes qui comptaient venir pour des vacances en Algérie étaient bloquées au niveau des aéroports français, hier, au troisième jour du débrayage. Comme à l'aéroport de Marseille, une centaine de passagers ont encore passé la nuit de mardi à mercredi à l'aéroport parisien d'Orly, où l'ambiance était très tendue au comptoir de la compagnie. «On veut un avion, on veut parler à un responsable!», criaient des voyageurs. En milieu de matinée, un représentant d'Air Algérie s'est adressé aux passagers, encadré par des membres des forces de l'ordre : «Il n'y a pas de vol au moment où je vous parle. Nous cherchons la possibilité de vols affrétés mais si il y en a, ce sera pour les gens qui attendent depuis avant-hier», a-t-il déclaré. «Menteurs», «voleurs», ont lancé en réponse des passagers ulcérés. «Un billet à 600 euros, c'est une honte! Air Algérie c'est fini», s'insurge Leïla Boubekeur, assise sur son lit de camp fourni par Aéroports de Paris. «Je resterai ici jusqu'à demain s'il le faut, je dois absolument partir», poursuit-elle, entretenant l'espoir d'un avion affrété, comme ceux qui, avant-hier, ont acheminé des voyageurs devant initialement partir lundi. En outre, six sur les sept vols d'Air Algérie depuis Marseille ont également été annulés mais 500 places de bateau en direction d'Alger et au départ de Marseille étaient disponibles avant-hier. Une procédure simplifiée a été mise en place pour les remplacements de billets d'avion par des billets de bateau. Par ailleurs, Air France, qui offre quatre vols quotidiens entre l'aéroport parisien de Roissy et Alger, précise avoir programmé mardi un cinquième vol au départ d'Orly qui est parti complet, et assure avoir accueilli sur ses vols des passagers d'Air Algérie. Par ailleurs, 340 personnes étaient également bloquées à Roissy. A Marseille, où une trentaine de voyageurs ont passé la nuit dans l'aéroport, trois vols sur cinq étaient suspendus. Air Algérie proposait notamment un acheminement par bateau à destination d'Alger, mercredi et jeudi et vers Skikda vendredi.