Ce qui n'est pas habituel pour ces animaux qui préfèrent vivre loin des habitations, en milieu forestier à l'image de la vaste forêt de Cheréa, Dar El Oued et Guelili, sur les hauteurs de la commune de Ziama Mansouriah. Des incursions nocturnes et parfois même en plein jour y sont remarquées. Fuyant son habitat naturel où la nourriture et l'eau se font de plus en plus rares, cette espèce classée sur liste rouge par l'Union internationale pour la protection de la nature (UICN) et protégée par la loi algérienne, adopte ainsi un comportement étranger à ses habitudes. Après un rafraîchissement à la source près de la plage et tout près du village, les macaques s'offrent des balades par-dessus les toits des maisons et ne se gênent pas pour envahir les jardins potagers et même se gaver de raisin sur les treilles qui ornent les courettes des maisons. C'est toutefois les figueries en aval du village qui attirent le plus ces facétieux mammifères qui profitent d'une généreuse saison marquée par l'abondance de figues. Les repas se déroulent sous la surveillance de guetteurs debout sur la dalle d'un réservoir d'eau dominant les champs. La nuit, leurs cris se mêlent à ceux des chacals dans un concert inhabituel. Ce rituel qui dure depuis près d'un mois fait l'actualité du village. Dans la région, ces mammifères sont présents sur la RN43 à Taza, les Afis, les grottes merveilleuses et Timridjane. Mais ce biotope s'avère insuffisant, selon les habitants de ce village qui font part de fréquents chapardages de ces singes qui manquent de nourriture dans leur milieu naturel. Les habitants de la région se disent étonnés puisque c'est la première fois qu'ils assistent à ce genre d'incursions. Les singes viennent en famille et parfois en groupe dépassant la vingtaine. Les singes s'attaquent aux plantations de la population et dévastent tout. Rien n'est épargné. Ces animaux sont nuisibles et peuvent même être dangereux pour les citoyens qui craignent pour leur vie. C'est un cri de détresse que lancent les villageois en direction des autorités afin de trouver une solution pour stopper cette invasion et leur permettre de travailler à nouveau paisiblement leurs terres. Des citoyens se sont même rapprochés de la sûreté de daïra de Ziama Mansouriah pour déposer plainte. Des raisons que la seule nature connaît Tout le monde se pose la question sur les raisons qui ont poussé ces singes à se rapprocher des centres urbains. Certains affirment que cela est dû aux intenses bombardements des militaires lors des ratissages qui se font dans la majeure partie des monts de la wilaya de Jijel. D'autres réfutent cette thèse notamment les vieux, qui argumentent que par le passé, des bombardements plus intenses n'ont pas poussé les singes à quitter leur milieu naturel. Ils disent avoir assisté à ce genre d'incursion il y a longtemps, affirmant que des singes s'approchent des villages lorsqu'ils sont en situation de détresse, surtout en période de chaleur où l'eau manque dans les forêts. D'ailleurs à l'époque, les villageois les nourrissaient pour les sauver. D'après un vétérinaire, ces incursions ne sont pas un signe de maladie, bien au contraire, car lorsque les singes sont atteints, ils s'isolent. Enfin personne ne peut nier la menace qui plane sur la faune et la flore. De l'avis d'écologistes, l'écosystème est déstabilisé ces derniers temps en raison de la déforestation et de la pollution. Certaines espèces animales et végétales sont menacées de disparition. Quoi qu'il en soit, ces primates qui se sont invités au cœur de la localité de Ziama ont apporté de la joie aux enfants qui ont là une occasion inouïe pour les regarder de près et les approcher.