Pas de concession d'aucune des deux parties opposées. Le bras de fer qui se poursuit entre les transporteurs de bus, exerçant au niveau de l'ancienne gare routière de la ville de Tizi Ouzou, et la direction des transports de wilaya ne semble pas trouver d'issue. Hier, une réunion «marathonienne» a eu lieu au siège de la wilaya, à laquelle ont pris part les représentants de l'Organisation nationale des transporteurs algériens (Onta), un représentant du ministère des Transports, ceux du collectif des transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, ainsi que M. Rezig, directeur de wilaya du secteur. Malheureusement, cette dernière, qui s'est poursuivie 5 heures durant (11h-16h), n'a rien apporté en vue de désamorcer la crise. Selon un représentant des transporteurs, joint par nos soins à la sortie de l'hémicycle Aïssat-Rabah, «un dialogue conditionné par l'irrévocabilité de la décision de délocalisation n'est, en effet, qu'un dialogue de sourd». «Nous avons été clairs quant au refus de la décision de délocalisation pour les motifs cités auparavant, notamment le manque de commodités et la présence du train, mais le directeur a campé sur sa position. Donc, je peux dire que le combat continue», a-t-il ajouté. De son côté, le directeur des transports de Tizi Ouzou a expliqué que ces réunions entrent dans le cadre des efforts de l'administration qui a toujours laissé les portes du dialogue ouvertes devant les opérateurs», à condition que «le point relatif à la délocalisation ne soit pas débattu». Il estime que «les arguments présentés par les opérateurs ne tiennent pas la route». Ce dernier avait évoqué, avant-hier, lors d'un point de presse improvisé au siège de la wilaya, la «reprise» des transporteurs au niveau de la gare dite «multimodale» de Kef Ennaadja, à Bouhinoune. Cependant, l'information a été vite réfutée par les transporteurs. Le débrayage des wilayas du Centre annulé Un représentant de leur collectif nous a déclaré qu'«il n'y avait que trois bus (de Draa El Mizan et Fréha) qui ont fait le déplacement à la gare de Bouhinoune, encore plus, sous le chantage et la menace». Aujourd'hui, rappelle-t-on, une action d'envergure devait toucher plus d'une dizaine de wilayas du centre du pays, pour soutenir leurs collègues de Tizi Ouzou, «victimes», selon eux, de «décisions anarchiques et hâtives» des responsables locaux du secteur. Cependant, l'action a été annulée, hier, par l'Union nationale des transporteurs algériens (Unta), qui avait appelé au débrayage. «Suite à l'invitation par les hautes autorités de la wilaya de Tizi Ouzou, afin de trouver une issue favorable au mouvement de grève, l'Unta a décidé de surseoir provisoirement au mouvement de débrayage prévu pour le 19 juillet 2011 (hier ndlr)», a écrit, hier, l'Unta dans un communiqué parvenu à notre rédaction. L'Unta explique dans le même document que «cette décision se veut une manière de favoriser les voies du dialogue et de donner une chance à une solution pacifique, qui évitera de pénaliser le citoyen des wilayas concernées». Alger, Boumerdès, Bouira, Béjaïa, Blida, Aïn Defla, Tipasa, Bordj Bou-Arréridj et Chlef sont, rappelle-t-on, les wilayas qui ont été invitées par l'Unta à observer le débrayage. Cependant, l'Unta menace de reconduire le mouvement. «Néanmoins, l'Unta maintient sa décision de reconduire le mouvement de débrayage en cas d'absence d'une réaction positive des autorités quant aux doléances légitimes des opérateurs», lit-on encore dans le même communiqué. En attendant que le dialogue entre les deux parties soit porteur d'une issue, les transporteurs de Tizi Ouzou maintiennent toujours leur débrayage et refusent de se déplacer à Kef Ennaadja. La fin de «l'anarchie» et de la «spéculation» à la gare routière de Tizi Ouzou n'est pas pour demain, semble-t-il !