Le mouvement de redressement du FLN tiendra, ce matin, une rencontre régionale à son siège à Draria (Alger). Selon le porte-arole du mouvement, Mohamed Seghir Kara, la réunion regroupera des militants venus des wilayas du centre du pays. Plusieurs questions sont à l'ordre du jour, à commencer par la situation du parti et l'état des discussions entre le mouvement et le secrétaire général, qu'il conteste, Abdelaziz Belkhadem. Ce conclave est le deuxième du genre après celui de Tébessa. Lundi dernier, le mouvement a, en effet, réuni, à la mouhafada de Tébessa qu'il contrôle, des militants de seize wilayas de l'est et du sud-est. Ce rendez-vous a été marqué par des échauffourées opposant des militants à un groupe de jeunes «chauffés à blanc par le mouhafadh proche de Abdelaziz Belkhadem». Selon M. Kara, les jeunes, conduits par un voyou notoire connu à Tébessa, ont investi le siège de la mouhafada vers 7h du matin avant de le saccager partiellement dans le but d'empêcher la tenue de la rencontre. «Quand les jeunes ont investi la mouhafada, ils ont trouvé environ quinze militants», précise-t-il. Une bagarre s'en est suivie au cours de laquelle un militant a été blessé à la jambe et transféré à l'hôpital. Une fois l'alerte donnée, les militants ont afflué vers les lieux. «Les militants ont sévèrement corrigé les jeunes, notamment leur meneur qui a été transféré à l'hôpital. Ils ont aussi saccagé la voiture (Touareg) qui leur a servi de moyen de transport», indique M. Kara. Pour lui, il y a eu, non pas bagarre entre militants, mais des militants qui ont défendu leur siège contre des étrangers. «Quand la rencontre a commencé à 9h, tout était rentré dans l'ordre» nuance-t-il. Ainsi, les participants ont discuté de la situation du parti et de la préparation des prochaines échéances électorales. Selon le porte-parole, les militants ont refusé de prendre part à la réunion du comité central, dans sa composante actuelle. Ils ont estimé, ajoute-t-il, que «le dialogue avec M. Belkhadem était une perte de temps». «Nous sommes pour le dialogue, mais dans le respect du règlement et statuts du parti», affirme-t-il. Les redresseurs exigent du secrétaire général du parti l'éviction de 100 membres du comité central, qualifiés «d'intrus». Les dissidents sont derrière ces rixes De son côté, le bureau national du FLN regrette ce qui s'est passé à Tébessa. «C'est déplorable, c'est vraiment désolant !», affirme Kassa Aïssi, porte-parole du parti. Pour lui, ces échauffourées sont «le résultat des positions de certains frères militants qui se refusent au dialogue». Sur la responsabilité des partisans de M. Belkhadem dans la provocation de la bagarre, le porte-parole nie et rejette la balle dans le camp des redresseurs sans les nommer. «La veille, il y a eu des déclarations parues dans le journal Al Fadjr. C'est ça qui a provoqué les militants», explique-t-il. Sans les nommer, le porte-parole accuse les détracteurs de M. Belkhadem de provoquer eux-mêmes ce genre de situation. «Pourquoi il n'y a pas eu de problèmes dans les autres regroupements ? Ce sont eux qui provoquent des échauffourées là où ils se déplacent», estime-t-il. Malgré cela, la direction continue d'inviter les redresseurs au dialogue, les invitant à prendre part aux travaux du comité central. A la suite des événements de Tébessa, la direction a même décidé de hausser le ton face aux redresseurs. «Dorénavant, aucune activité au nom du FLN ne sera tolérée en dehors des instances du parti», affirme Kassa Aïssi. C'est dire que le conflit s'inscrit dans la durée.