La réconciliation entre la direction du FLN et les animateurs du mouvement de redressement que coordonne Salah Goudjil, un des vieux ténors du parti, semble difficile à réaliser. Deux rencontres ont déjà eu lieu entre les représentants des deux parties et le conflit qui les oppose est encore loin de connaitre son épilogue. Selon Mohamed Seghir Kara, la dernière rencontre qui a eu lieu récemment à Alger en présence de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti, s'est traduite par un échec en matière de rapprochement des positions des uns et des autres. «Lors de cette rencontre, Abdelaziz Belkhadem avait certes reconnu la justesse de nos doléances portant essentiellement sur les dépassements constatés au niveau des kasmas, des mouhafadhas et aussi au sujet de l'illégitimité d'un nombre important siégeant au sein du comité centrale (CC) du parti. Néanmoins, la proposition faite par le SG du parti quant à discuter du contenu de nos doléances au sein d'une session du comité central nous a paru inadmissible, et nous l'avons de surcroit rejetée», a indiqué M. Kara joint hier. «Nous ne pouvons pas débattre de nos doléances devant une instance dont nous dénonçons l'illégitimité de plusieurs de ses membres», a-t-il expliqué. Au lieu d'aller débattre de divergences qui opposent la direction du FLN aux représentants du mouvement de redressement dans le cadre d'une rencontre du comité central du parti, notre interlocuteur propose la création d'une commission paritaire et/ou neutre. Cette proposition a été d'ailleurs intégrée dans une nouvelle correspondance adressée jeudi dernier par les animateurs du mouvement du redressement à l'intention du SG du FLN. Mohamed Seghir Kara n'en dira pas plus sur le contenu de cette correspondance vu qu'«il est encore tôt, a-t-il indiqué, de la communiquer au grand public». Il réitère en revanche sa dénonciation de l'illégitimité d'une partie des membres composant le comité central du parti qu'il estime au nombre d'une centaine sur un total de 349 adhérents que compte cette instance. Kara : «Nous sommes plusieurs dizaines de milliers» Mohamed Séghir Kara persiste à dire, par ailleurs, que comparativement au nombre de militants qui sont restés fidèles à la direction du parti, le mouvement du redressement du FLN est largement majoritaire. «Nous sommes plusieurs dizaines de milliers», a-t-il indiqué. Ces derniers, soutient encore notre interlocuteur restent favorables au dialogue. Le mouvement du redressement du FLN prévoit, par ailleurs, des rencontres régionales de sensibilisation à travers plusieurs wilayas du pays notamment à Tébessa où il est attendu cette semaine, apprend-on du même interlocuteur. Les dirigeants de ce mouvement n'excluent pas en outre la constitution d'un groupe parlementaire et même de se présenter aux prochaines élections législatives. De son côté, Kassa Aissi, chargé de communication du FLN, a déclaré que «les portes du dialogue sont toujours ouvertes, et les partisans du mouvement de redressement dont la participation a été gelée au sein du comité central du parti, peuvent venir exposer leur cas devant cette instance», ajoutant qu'une session du comité central est prévu pour le 30 du mois en cours.