Le porte-parole du personnel commercial navigant (PNC) Yacine Hamamouche n'en revient pas en apprenant les positions du PDG d'Air Algérie exprimées hier à l'APS sur les revendications des travailleurs. «Il a fermé toutes les portes du dialogue en déclarant que nos revendications sont irrecevables. Je me demande alors pourquoi négocier avec une telle direction si nos revendications seront irrecevables. C'est une fuite en avant», a tenu à souligner le porte-parole du PNC, en ajoutant : «Je suis déçu par les explications fournies par notre PDG. Je me demande d'ailleurs s'il est réellement un cadre du secteur ? J'en doute, car les explications données ne tiennent pas la route et ne visent qu'à noyer notre problème dans des considérations qui n'ont aucun intérêt pour la compagnie». S'agissant de la proposition du patron d'Air Algérie d'augmenter les salaires de 20% pour l'ensemble des salariés du groupe, le syndicaliste a répliqué en ces termes : «Si le PDG craint que l'augmentation des salaires de base des PNC engendrera l'augmentation du régime indemnitaire, comment compte-t-il prendre en charge les augmentations du régime indemnitaires des 9400 salariés ? A ce niveau-là, il développe une contradiction de taille. Quant aux sureffectifs, nous ne sommes pas les gestionnaires de la compagnie. Il sait très bien que le recrutement n'est pas de notre ressort. C'est à lui de trouver les solutions à ce problème», a tenu à expliquer M. Hamamouche. Pour notre interlocuteur, la création d'une direction dédiée au personnel navigant ne vise pas à sortir du «pouvoir du commandant de bord. Le PDG sait très bien que toutes les grandes compagnies nationales et privées sont dotées d'une direction du personnel navigant. Et lorsque nous avions soulevé ce problème, nous avions pris le soin de dire à nos gestionnaires qu'à bord de l'avion, le véritable chef restera le commandant. On ne va pas polémiquer sur ce point, mais je suis très déçu par la manière avec laquelle le PDG a expliqué ses décisions. Il veut à tout prix créer un conflit entre les pilotes et le personnel navigant commercial, alors que le règlement de l'aviation est clair à sujet». Le représentant du collectif du PNC a tenu à clarifier la revendication portant sur les salaires. «Nous n'avons pas exigé une augmentation de 106% des salaires. C'est faux et absurde de dire que le PNC a exigé cette hausse. Nous avons demandé une revalorisation salariale, parce que tout simplement, nous sommes payés par la compagnie publique comme personnel navigant au sol. Depuis plus de 30 ans, la compagnie nous a en réalité arnaqués. Notre fiche de paie est la meilleure réponse à nos gestionnaires. Nous sommes lésés, car notre statut n'est pas respecté. Donc, on ne cherche pas à être payés comme des pilotes. Les explications données par le PDG sont fausses et confirment qu'il ne veut pas négocier avec nous», a estimé M. Hamoumouche, soulignant que la réunion prévue aujourd'hui avec les responsables de Air Algérie sera l'occasion de faire le point sur cette sortie médiatique de Mohamed-Salah Boultif. «S'il s'avère que le PDG a fait ces déclarations pour orienter les négociations, notre réponse sera la suivante : on va se retirer et reprendre la grève», menace-t-il en avouant que la réunion d'aujourd'hui sera «inutile» et «une perte de temps».