Photo : S. Zoheïr Par Hasna Yacoub Reportées à deux reprises, les négociations salariales entre la direction d'Air Algérie et le personnel navigant commercial (PNC) débuteront enfin de compte demain. Dimanche dernier, les représentants du PNC avaient annoncé la suspension des négociations tout juste entamées avec la direction, le personnel licencié pour cause de grève n'ayant pas été réintégré malgré la promesse du gouvernement. Dans la soirée même, la direction générale d'Air Algérie a annoncé que toutes les sanctions ont été levées et que les concernés sont programmés pour effectuer leurs vols.Lundi, une rencontre entre le syndicat du PNC et la direction d'Air Algérie a eu lieu. La réunion a servi à une prise de contact et au défrichage du terrain des négociations qui ne seront sérieusement entamées que demain. Le secrétaire général du syndicat national du PNC, Yassine Hamamouche, l'a affirmé hier en indiquant que «deux nouveaux membres de la direction ont rejoint la commission et ont demandé un délai de 48 heures pour étudier le dossier. Ils ont refusé de s'engager sur des dates fixant la durée des négociations. Alors que nous avons formulé le souhait que les pourparlers n'excèdent pas les deux semaines». Le secrétaire général a également précisé que les deux parties en conflit auront dès demain trois réunions hebdomadaires, les dimanche, mardi et jeudi, pour négocier les différents points des revendications du personnel navigant commercial. Les discussions porteront sur trois axes, à savoir l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, l'alignement du statut du PNC sur celui des pilotes (hausse des salaires) ainsi que la création d'une direction autonome pour le PNC. Le premier point qui sera discuté demain concerne la hausse des salaires, a affirmé M. Hamamouche. Pour rappel, les stewards et hôtesses de l'air ont observé une grève du 11 au 14 juillet clouant au sol des dizaines d'avions et mettant à mal la campagne estivale d'Air Algérie. Les quatre jours de grève avaient provoqué la pagaille à l'aéroport international Houari- Boumediène et dans les aéroports étrangers, notamment français. La revendication principale du PNC est la revalorisation des salaires de 106% et un statut. Pour ce qui est du statut, ce personnel réclame d'être aligné sur celui des pilotes et copilotes puisqu'il est soumis à la même mobilité et aux mêmes risques en matière de sécurité. Le PDG d'Air Algérie avait alors appelé le PNC à faire preuve de bon sens et d'accepter une première augmentation de 20% et une programmation de négociations. Cette offre a été rejetée par les grévistes. Ce qui a amené la direction d'Air Algérie à licencier 145 employés grévistes. Face au pourrissement, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est intervenu pour rouvrir le dialogue sur sollicitation de l'UGTA. Un engagement de réintégrer tous les travailleurs licenciés a été donné et la journée de dimanche a été fixée pour le début des négociations. Le PNC avait alors repris le travail. Même après la reprise des négociations, le nouveau PDG d'Air Algérie, Mohamed-Salah Boultif, garde espoir de trouver un terrain d'entente sans avoir à offrir les 106% d'augmentation de salaire. Invité à la Chaîne III, ce responsable a indiqué dernièrement : «En aucun cas, je n'irai vers un déséquilibre financier de l'entreprise. Je reste optimiste. La raison devra prévaloir et aussi le sens de responsabilité que j'attends de ce collectif.» Il est à indiquer enfin que les quatre jours de grèves du personnel navigant ont causé des pertes énormes à la compagnie. M. Boultif avance le chiffre de 31,7 millions de dinars, soit l'équivalent de 5,2 millions de dollars, sur le réseau international uniquement.