Des dizaines de milliers de manifestants réclamant la démission du président Ali Abdallah Salah se sont rassemblés vendredi dans les grandes villes du Yémen, dont la capitale, Sanaa. Entre temps, les partisans du président Saleh ont organisé des rassemblements rivaux dans d'autres quartiers, brandissant des bannières disant : «Salah restera au pouvoir jusqu' en 2013 conformément à la Constitution yéménite». Ce pays pauvre est frappé depuis environ quatre mois par une crise économique grave liée à des pénuries de pétrole, d'essence, d'électricité et de nourriture. L'opposition et le gouvernement s'accusent mutuellement d'avoir provoqué les troubles qui ont ravagé l'économie du Yémen. M. Salah, hospitalisé en Arabie saoudite depuis début juin, est confronté à des manifestations qui durent depuis six mois et ont fait des centaines de morts. Malgré les efforts des pays du Golfe, des Etats-Unis et de l'ONU pour assurer une transition pacifique du pouvoir au Yémen et sortir de cette impasse politique prolongée, M. Saleh a fait voeu par le biais des médias de «revenir au pouvoir», qualifiant ses opposants de «traîtres» et les appelant à «engager le dialogue pour mettre fin au chaos».