Le secteur du transport de voyageurs fait l'actualité depuis le début de l'été. Plusieurs mouvements de contestation ont en effet perturbé le trafic aérien et terrestre. Parmi les événements qui ont fait l'actualité de la presse nationale et internationale, on peut citer la grève «illégale» du personnel navigant commercial de la compagnie Air Algérie. Pendant quatre jours (du 11 au 14 juillet), les passagers étaient bloqués dans les aéroports internationaux à cause de l'arrêt de travail des stewards et des hôtesses de l'air qui revendiquaient, entre autres, une revalorisation salariale de l'ordre de 106%, un statut et une direction autonome au sein de la compagnie. La grève du PNC intervenant dans une période dite de haute saison a obligé la compagnie publique à affréter des avions étrangers et des bateaux pour transporter ses passagers, notamment les voyageurs bloqués en France et en Algérie. Il a fallu l'intervention du premier ministre Ahmed Ouyahia et la médiation du SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Said, qui ont donné des garanties sur l'ouverture de négociations avec la direction d'Air Algérie sur la plateforme des revendications pour que le PNC décide de reprendre du service. Les négociations sont en cours entre la direction de l'entreprise et les représentants de son personnel naviguant commercial. Malgré l'ouverture des pourparlers, la compagnie nationale se trouve toujours dans une zone de turbulence. Si les négociations n'aboutissent pas, d'autres grèves sont en effet à craindre. Le bras de fer continue à Tizi Ouzou Aux perturbations enregistrées dans le domaine aérien, il faudrait ajouter celles connues dans le transport terrestre des voyageurs. Un secteur qui fait face depuis quelque temps à une série de mouvements préjudiciables. Depuis fin juin, les transporteurs privés de voyageurs par bus assurant la ligne Tizi Ouzou-Alger sont en grève. Ils contestent la décision de délocaliser la gare interwilayas du centre-ville vers la périphérie où «ils seront concurrencés par le train». Pour les autorités locales, cette décision est «irréversible», alors que les opérateurs exigent la réouverture de l'ancienne gare. Des négociations ont eu lieu entre les deux parties, mais elles n'ont débouché sur aucun résultat. Chaque partie campe sur ses positions. Pour faire pression sur les pouvoirs publics, les transporteurs privés mènent des actions de démonstration de force, à l'exemple de l'appel à une grève de tous les transporteurs des wilayas du centre du pays ou la paralysie du transport au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Le problème n'est toujours pas résolu. Cependant, les voyageurs sont obligés de subir ce bras de fer en faisant appel au service des taxis clandestins pour leurs déplacements entre les deux wilayas. Toujours dans le domaine du transport terrestre, les transporteurs de Boumerdès ont observé mardi dernier un arrêt de travail d'une journée à titre de solidarité avec ceux de Tizi Ouzou. Les transporteurs de Boumerdès voulaient aussi dénoncer l'état des lieux des stations urbaines transformées en dépotoirs de déchets et où le minimum de sécurité n'est pas assuré. La contestation a gagné également les transporteurs de l'Est, notamment ceux assurant la ligne Skikda-Azzaba. Ces derniers ont débrayé de lundi à jeudi dernier, contestant le programme horaire des rotations élaboré par la direction des transports. Les exploitants disposent désormais de 2 minutes d'arrêt dans les deux stations de cette ligne. La décision a été perçue comme un coup dur pour la rentabilité de l'activité. Les protestataires ont refusé d'assurer le transport, pénalisant les voyageurs jusqu'au retour à l'ancien système, à savoir une carte horaire de 4 minutes. Le train risque de ne pas siffler Aujourd'hui, le mécontentement tend à gagner le secteur des chemins de fer. Les agents contractuels chargés de la sécurité du patrimoine de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) menacent de déclencher une grève illimitée, dès aujourd'hui, si la direction ne procède pas à leur titularisation. Cette revendication remonte à plusieurs mois, selon eux.