Anders Behring Breivik, auteur présumé du double attentat qui a fait 92 morts vendredi en Norvège, avait l'intention de changer la société, a déclaré dimanche l'avocat de l'accusé, Geir Lippestad, cité par les médias norvégiens. «Il voulait changer la société, ce qui nécessitait selon lui une révolution. C'étaient la société et ses structures qu'il voulait attaquer», a fait savoir M.Lippestad. Selon l'agence Bloomberg, Breivik (32 ans) était un utilisateur actif du réseau social Facebook. Sur sa page, il a indiqué qu'il aimait la chasse, les jeux Warcraft, ainsi que les livres de Franz Kafka et de George Orwell. Breivik possédait également un compte Twitter qui ne contenait toutefois qu'une seule phrase inspirée par le philosophe britannique John Stuart Mill et publiée le 17 juillet : «Une personne avec une seule croyance a la même force que 100 000 qui n'ont que des intérêts». Le suspect a affirmé avoir agir «seul», selon la police qui enquête toujours pour déterminer s'il y avait «un ou plusieurs» tireurs lors de la fusillade ciblant un rassemblement de jeunes sur l'île d'Utoeya, a déclaré dimanche un responsable, Sveinung Sponheim. Cette double attaque était programmée depuis l'automne 2009, selon un manuscrit en ligne, écrit par l'auteur présumé, rapporte dimanche la presse locale. Le document de 1500 pages, retrouvé sur Internet, a été mis en ligne par Breivik, accompagné d'une vidéo d'une durée de 12 minutes, avant de lancer ses attaques. Il y détaille les préparatifs de son action, évoquant «l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses» et dit s'attendre à être perçu «comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale». Le texte est rempli de commentaires de nature anti-multiculturalisme et de haine raciale. Il a déclaré qu'il pensait que ces actes étaient «atroces» mais «nécessaires», a indiqué son avocat. Le manuscrit, intitulé «Déclaration de l'indépendance de l'Europe» est signé sous le pseudonyme d'Andrew Berwich, un nom anglicisé du nom réel du suspect : Anders Behring Breivik. Sur la foi des informations sur la toile, l'homme est un Norvégien «de souche» et «fondamentaliste chrétien», a déclaré un responsable de la police, Roger Andresen, précisant que ses opinions politiques se situaient «à droite». Par ailleurs cette attaque a été qualifiée de «catastrophe nationale» par le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg. Lors d'une conférence de presse tenue samedi matin, il a indiqué que ce qui s'était passé vendredi était la plus grande tragédie nationale que la Norvège ait jamais connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Parti du Progrès (FrP), une formation de la droite populiste norvégienne, a annoncé que le suspect avait adhéré au parti en 1999 et l'avait quitté en 2006. Une centrale d'achat agricole a indiqué samedi qu'il avait acheté début mai six tonnes d'engrais chimiques.