Dans les rangs des médecins-résidents, le temps est au changement de priorités. Après avoir mené une grève générale de plus de trois mois afin d'obtenir l'amélioration des conditions de formation et de travail dans les centres hospitalo-universitaires (CHU), ces médecins généralistes inscrits en poste-graduation en vue de devenir des spécialistes, sont plus préoccupés actuellement par les résultats de l'année universitaire 2010-2011. Celle-ci n'est toujours pas validée. Selon Ben Amor Redouane, étudiant-résident en 4e année au service néphrologie de l'hôpital de Bab El Oued (Alger), l'année compte 27 semaines pédagogiques. Les étudiants, à la fin de l'année, ont terminé 20 semaines pédagogiques. Ils leur restent donc 7 semaines d'études. "L'année est impossible à valider dans ses conditions", indique-t-il. On s'en souvient : pendant la grève, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a menacé les concernés de décréter "l'année blanche" s'ils ne reprenaient pas les cours à partir du 12 juin. Malgré cette menace, les grévistes ont maintenu leur décision de sécher les cours jusqu'à la satisfaction de leurs revendications (nouveau statut, amélioration des conditions du service civil, etc.). Ils ont finalement repris leurs postes le 14 juillet, après avoir arraché la promesse de la tutelle de la promulgation de leur nouveau statut. Les médecins-résidents évoluent ainsi dans le flou. A ce jour, aucune décision finale n'a été prise au sujet de la validation de l'année. Le département que dirige Rachid Herraoubia a toutefois proposé une session de rattrapage. Celle-ci devrait avoir lieu en septembre-octobre, explique Ben Amor. De cette façon, les nouvelles inscriptions en résidanat se dérouleraient vers la fin octobre. Cette option qui revient ainsi sur la menace de décréter "l'année blanche" aurait été rejetée par les médecins-enseignants pour des raisons de calendrier (congé annuel). Qu'en pensent les étudiants ? "Nous sommes pour l'idée de rattraper les 7 semaines pédagogiques en septembre-octobre", affirme Ben Amor. Selon lui, la dernière réunion organisée au ministère de l'Enseignement supérieur, pour examinée cette question, est restée ouverte. S'agissant du nouveau statut, promulgué cette semaine, il le juge "globalement positif". "Nous sommes en train d'organiser des réunions dans les hôpitaux autour de ce texte. On demande l'avis de tout le monde, y compris les juristes, sur ses avantages et ses inconvénients", précise-t-on. Après la consultation de la "base", les délégués des hôpitaux membres du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) se réuniront dans les prochains pour se prononcer collectivement sur le statut et son importance. Pour rappel, le statut promulgué est différent de celui qui a été négocié et signé par le représentant du Camra et les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé. D'ailleurs, les résidents comptent demander des "explications" à la tutelle à propos de ces modifications se rapportant notamment à la révision à la baisse des taux de rémunération des médecins-résidents par rapport aux médecins spécialistes.