Les médecins résidents algériens ont répondu massivement, hier, à l'appel du Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens), pour une grève nationale illimitée. Leurs revendications sont axées essentiellement sur l'abrogation du service civil et la révision de leur statut. Concernant ce dernier point, les grévistes, qui ont participé à hauteur de 100% au débrayage au niveau des CHU de Constantine, Annaba, Sétif et Batna notamment, demandent une augmentation du salaire et la revalorisation de la prime de garde qui est de 690 dinars. “On ne peut même pas appeler ça une prime, en plus, le médecin résident en Algérie n'a pas le droit de bénéficier de la prime de risque et la prime d'encadrement”, nous a précisé M. Makhloufi, docteur en chirurgie générale et représentant des médecins résidents au CHU Ibn-Badis à Constantine où 1 000 médecins résidents ont débrayé. Ces derniers, par la voix de leur représentant, ont affirmé que la grève sera maintenue jusqu'à ce que la tutelle prenne en considération leurs revendications. Les wilayas de l'ouest du pays ont vécu, elles aussi, au rythme cyclique des grèves du corps médical avec les mouvements de débrayage des médecins résidents. Dans la wilaya de Tlemcen et forts du soutien du Conseil national de l'Ordre des médecins, les médecins résidents en exercice au niveau des différentes structures hospitalières de Tlemcen et sa région ont entamé, hier, une grève illimitée pour revendiquer principalement la levée du service civil. À Oran, les médecins résidents ont, une fois de plus, montré leur forte mobilisation avec un taux exceptionnel de suivi de la grève de l'ordre de 100%, comme nous avons pu le constater au niveau du CHUO par exemple. “Puisque, selon le ministre, nous ne sommes que des stagiaires et que nous ne représentons que 0,5% des activités hospitalières, nous annonçons que dans les 48 heures, la grève va également toucher le service minimum”. Par ailleurs, la grève des médecins résidents n'a pas eu lieu à Béchar, à cause du nombre réduit des praticiens appartenant à ce corps. Selon des responsables, le seul médecin résidant est en congé. À Saïda, aucune grève n'a été signalée compte tenu de l'inexistence d'un CHU et de médecins résidents. Au centre du pays, la grève a été partiellement suivie. En effet, les médecins résidents du centre hospitalo-universitaire étaient une centaine à se rassembler devant la direction générale du CHU qui compte plus de 400 médecins résidents. À travers leur action, ils demandent l'amélioration de leur salaire, l'annulation du service civil, tout en dénonçant l'insuffisance de l'encadrement de la part des professeurs. La wilaya de Béjaïa, de son côté, n'est pas concernée par ce mouvement, du fait qu'elle ne dispose pas de médecins résidents. Les étudiants inscrits à la faculté de médecine, qui a ouvert ses portes à la faveur de la création d'un CHU à Béjaïa, ne sont qu'à leur troisième année. C'est ce que nous a confirmé le directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya de Béjaïa.