La mesure de suspension de 20 PNC par la direction des opérations aériennes d'Air Algérie a créé un véritable malaise au sein du collectif du personnel commercial navigant. Pour les délégués du collectif, «il s'agit d'une véritable chasse aux sorcières qui cible uniquement cette corporation». La réunion de négociations sur l'accord salarial prévue aujourd'hui avec la direction générale du groupe sera mise à profit pour évoquer le cas de ces personnes, «arrêtées de manière abusive et sans justification écrite». Depuis mercredi, ils sont 20 PNC à être suspendus de vol à Air Algérie pour des raisons «d'absentéisme». Les décisions ont été annoncées «verbalement, sans aucun document administratif, par le directeur des opérations aériennes, Mohammed Charef, qui est également commandant de bord», selon un délégué des PNC, Nazim Maiza, contacté hier par nos soins. Notre source a ajouté qu'«il a été reproché, entre autres, à ces personnes d'avoir pris des congés de maladie, alors que le congé de maladie relève de la sécurité sociale et non pas de la direction. C'est inadmissible et inconcevable de congédier un employé en raison d'un congé de maladie». Les délégués du PNC ont compris «la manœuvre du directeur des opérations aériennes». Ils estiment que ce responsable gestionnaire a pris la décision «pour intimider les PNC grévistes et menacer les autres employés». «Rien ne justifie ce genre de décisions qui sont prises sans l'avis du PDG, Mohamed Salah Boultif. Pourquoi les salariés des autres départements de la compagnie n'ont pas été sanctionnés. La discipline et le combat contre l'absentéisme ne doivent pas concernés uniquement le corps du PNC. Or, nous avons constaté que les personnes qui ont fait les frais de ces sanctions sont celles qui ont fait partie de notre mouvement de grève. Nous n'allons pas nous taire. Demain (aujourd'hui, ndlr), nous allons demander des explications aux responsables de la direction générale au sujet de ces cas de PNC arrêtés», a indiqué M. Maiza, qui fait partie de la commission chargée des négociations sur la plateforme de revendications du PNC. La démarche du directeur des opérations aériennes est d'autant plus inquiétante, car les sanctions prises interviennent au moment où les négociations devraient être sanctionnées, aujourd'hui, par un accord salarial pour l'ensemble du PNC. «J'ai la certitude que certains responsables d'Air Algérie veulent nous pousser vers une autre action de grève. Le Premier ministre avait ordonné aux gestionnaires d'ouvrir les négociations avec les travailleurs et de répondre aux revendications exprimées. Mais nos responsables vont à l'encontre de cette volonté des pouvoirs publics. Ils veulent le pourrissement. En tous les cas, ils ne pourront jamais faire pression sur nous. Nous allons nous occuper sérieusement de ces PNC arrêtés quitte à faire une autre grève. Les gestionnaires d'Air Algérie doivent arrêter ces manœuvres sournoises et répondre à nos doléances», menace le représentant des PNC, ajoutant que la démarche du directeur des opérations aériennes, Mohammed Charef, démontre à plus d'un titre que «la création d'une direction autonome dédiée au PNC est une nécessité absolue et qu'elle sera créée quel que soit le prix à payer. Nous sommes plus que déterminés aujourd'hui pour mettre un terme à ces dépassements de la direction des opérations aériennes». Selon notre interlocuteur, «des mères et des pères de famille ont été suspendus à quelques jours du mois sacré du Ramadhan. C'est indigne pour une grande compagnie publique de traiter ses salariés de cette façon, parce qu'ils ont fait grève et réclamer leur droit. Le directeur des opérations aériennes a privé 20 familles d'une ressource». La direction générale aux abonnés absents De son côté, Yacine Hamamouche, délégué du PNC et syndicaliste, se disait hier «offusqué et outré par les mesures de sanctions prises à l'encontre de ses collègues, à cause d'absence justifiée et couverte par la loi». La même personne nous apprend que les mesures de sanctions prises à l'encontre des 145 PNC lors de la dernière grève n'ont pas été totalement supprimées. «Nous avons reçu des décisions de reprise de nos fonctions, alors que nous avons insisté sur l'attribution d'un document administratif annulant toutes les sanctions. On attend toujours», a fait savoir M. Hamamouche. Quant à la direction générale d'Air Algérie, malgré nos multiples tentatives de faire réagir le directeur des ressources humaines, M. Adrib, elles n'ont pas abouti, sachant qu'Air Algérie ne dispose pas encore d'un directeur de la communication pouvant répondre aux sollicitations de la presse.