Huit individus issus des wilayas d'Alger, Bouira et Oran ont été présentés hier devant le tribunal d'El-Harrach pour répondre de chefs d'inculpation ayant trait à la constitution de réseaux de malfaiteurs et falsification de la monnaie nationale. Ces huit personnes faisaient partie de deux réseaux de contrefaçon de billets de banque de 1000, 500 et 200 DA que les gendarmes relevant de la section de recherche du groupement d'Alger viennent de démanteler. Le premier responsable de cette section a affirmé dans un point de presse qu'il a animé hier que les investigations engagées par les éléments placés sous son commandement en vue de mettre hors d'état de nuire ces deux réseaux de faussaires remontent au début du mois de juillet. Selon le même conférencier, ces investigations étaient d'abord centrées sur le dénommé G. B. résidant dans la localité de Baraki. Ce dernier, suspecté d'écouler des liasses de faux billets de 1000 DA en s'achetant des véhicules d'occasion, n'a pas tardé à être appréhendé par les éléments de la gendarmerie qui ont vite confirmé les soupçons qui pesaient sur cette personne. Passé aux aveux, le dénommé G. B. a reconnu les faits qui lui étaient reprochés non pas sans révéler aux gendarmes l'identité de ses complices se trouvant à Bordj El Kiffan, à Bouira et plus précisément sur les hauteurs des monts de Tikjda, à Oran et à Aïn Témouchent. Les gendarmes de la section de recherches d'Alger ont compris, affirme le conférencier, qu'ils ont affaire à un réseau bien structuré ayant tissé des ramifications dans plusieurs wilayas du pays. Les chercheurs du groupement d'Alger de la gendarmerie ont, dans un premier temps, procédé à la perquisition du domicile du dénommé G. B. cité pus haut et de celui de son complice résidant à Bordj El Kiffan. La perquisition a été fructueuse, vu que dans les deux domiciles, il a été procédé à la saisie de 105 millions de centimes en faux billets de 1000 DA. Poursuivant son exposé au sujet de cette affaire, le conférencier expliquera que sur la base d'une décision d'extension de compétences, les gendarmes de la section de recherches d'Alger ont eu par la suite à se déplacer à Bouira où ils ont arrêté trois autres membres du réseau ainsi qu'un lot de matériel informatique utilisé dans la contrefaçon des billets de banques. De faux billets algériens confectionnés au Maroc Les trois autres complices au niveau de la wilaya d'Oran ont été arrêtés, alors qu'un quatrième originaire de Aïn Témouchent demeure en fuite. Ce dernier fait l'objet d'intenses recherches de la part des services de sécurité. Selon le commandant de la section de recherches d'Alger de la gendarmerie, ce dernier «s'est rendu au Maroc il y a de cela deux à trois mois et durant son séjour dans ce pays, il a pu confectionner une importante quantité de faux billets qu'il a écoulée par la suite en Algérie». A en croire le conférencier, la filière de la fausse monnaie relevant de la criminalité organisée est également un des créneaux les plus juteux qui fait courir une panoplie de trafiquants. Selon le responsable de la section de recherches d'Alger, les faussaires proposent pour échange un million de dinars en fausse monnaie contre 30 millions de centimes. Il est à noter qu'une vingtaine d'affaires de fausse monnaie ont été traitées par la Gendarmerie nationale de janvier à juillet de l'année en cours.