Le président de la République a rappelé une nouvelle fois mercredi la nécessité de diversifier l'économie nationale pour éviter «les effets d'une dépendance à l'égard des hydrocarbures». Intervenant à l'issue d'un exposé présenté par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, lors d'une réunion restreinte d'évaluation consacrée à ce secteur, le chef de l'Etat a rappelé «encore une fois les effets de notre dépendance à l'égard des hydrocarbures et des fluctuations des cours internationaux, soulignant l'impératif de diversification de notre économie». Abdelaziz Bouteflika, d'après le communiqué sanctionnant cette réunion, a également relevé «la nécessité d'une rationalisation du développement des projets pétrochimiques, basée sur la rentabilité globale pour l'économie nationale». M. Bouteflika a aussi insisté sur l'importance qu'il fallait accorder à la diversification des «sources d'approvisionnement énergétique du pays par la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables», à travers la mobilisation de «toutes les ressources et moyens requis pour sa réalisation dans les délais». Dans le même cadre, le président a instruit le gouvernement Ahmed Ouyahia d'achever le dispositif juridique et institutionnel de la branche mines, afin «d'impulser aussi bien la recherche que le développement de l'industrie minière du pays». Il a insisté sur «la nécessité de redoubler d'efforts pour satisfaire les besoins des citoyens en électricité et en gaz». Selon l'exposé de Youcef Yousfi, le département de l'énergie ambitionne d'élever le taux national d'électrification à plus de 99% et celui du gaz naturel à plus de 52% à l'horizon 2014. Les taux actuels sont de 98% pour l'électricité et de 46% pour le gaz. En matière d'électricité, même si la quasi-totalité du territoire est couverte, c'est la production qui pose problème. La Sonelgaz n'arrive pas à satisfaire tous les abonnés, surtout en été, où la demande en électricité dépasse l'offre, ce qui oblige l'entreprise à effectuer des délestages récurrents. Que prévoit le ministère de tutelle pour y remédier ? «Globalement, la capacité nationale de production d'électricité va augmenter de plus de 50% d'ici 2015. Cette branche va connaître une évolution qualitative majeure, avec l'adoption du programme national d'énergies renouvelables, notamment le solaire, et sa mise en œuvre qui se traduira sur le moyen terme par une capacité additionnelle de plus de 600 MW d'électricité solaire, dont la première centrale hybride solaire-gaz vient d'être mise en service», apprend M. Yousfi au président. Le programme d'énergies renouvelables, assure le ministre, contribuera graduellement aux besoins nationaux en électricité, mais au-delà, il est conçu comme vecteur de développement industriel avec sa réalisation à terme par des moyens nationaux. «L'expansion des capacités de production et de distribution pour satisfaire la demande nationale énergétique, en croissance forte pour tous les produits, pose le défi d'une rationalisation de la consommation que le secteur compte relever sur le long terme», indique-t-il.