(Tizi Ouzou) Les citoyens du village Aït Attela, dans la commune d'Aït Yahia Moussa, à 30 km au sud de la ville de Tizi Ouzou, reviennent à la charge pour dénoncer la pénurie d'eau potable dont souffrent les habitants de ce hameau depuis des mois. Hier, plusieurs dizaines de villageois ont procédé lors d'une action de protestation à la fermeture du siège de la daïra de Draâ El Mizan. Selon M. Rachi Louni, vice-président du comité du même village, «l'action en question n'est qu'un prolongement du mouvement enclenché depuis le mois de mai dernier, concernant le projet AEP, dont a bénéficié notre région, mais qui tarde à mettre fin à la crise de l'eau». L'eau, ce liquide qui devient de plus en plus rare dans de nombreuses localités de la wilaya de Tizi Ouzou, est devenue la raison principale d'une kyrielle de mouvements de protestation qu'on enregistre ces derniers jours. Les actions de protestation font tache d'huile. Il ne se passe presque plus un jour sans que l'on signale le blocage d'un axe routier ou la fermeture d'un siège de mairie, de daïra ou d'ADE, une agence mal aimée. Ainsi, après les actions menées avant-hier par les habitants de l'Aarch Ibarkoukène, dans la commune de Maâtkas, ceux d'Imezgharen, de Frikat, c'était au tour des habitants du village Ath Atella. Depuis les premières heures du matin, environ une centaine de citoyens, soutenus, selon notre interlocuteur, par ceux du village Tifaou, qui souffre du même problème de manque d'eau potable, ont envahi la cour du siège de la daïra de Draâ El Mizan avant de procéder carrément à sa fermeture. «Nous sommes là parce que les responsables n'ont pas tenu leurs promesses. Le projet AEP qui a coûté plus de 27 milliards de centimes traîne depuis 2005 avec une partie bâclée dont les conduites éclatent à chaque essai, une autre abandonnée et une étude médiocre…», explique, M. Louni, tout en rappelant l'action menée au mois de mai dernier. En effet, plusieurs villages de la commune d'Aït Yahia Moussa constitués en coordination ont bloqué la RN 25 et fermé l'APC du chef-lieu durant le même mois pour réclamer l'achèvement des travaux et le règlement du problème de manque d'eau. «Avec ces périodes de chaleur, cela fait un mois que l'eau n'a pas coulé dans nos robinets», constate le même représentant. Selon lui, «les PV de réunions tenues après la dernière action, les déplacements sur les lieux des responsables n'étaient que de la poudre aux yeux. Aucune avancée, et la crise s'est accentuée». Pour être clair, dit-il, «une commission d'enquête est plus qu'indispensable, c'est la seule preuve de la volonté des pouvoirs publics à faire la lumière sur ce projet coûteux qui n'a rien réglé». Une délégation des protestataires aurait été reçue hier, en fin d'après-midi, par les responsables de la daïra, et à l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a pu être obtenue sur les suites de l'entrevue. … et à Boudjima, les citoyens ferment le siège de l'ADE De toutes parts, les habitants grondent et grincent des dents. Toujours durant la journée d'hier, les habitants des deux villages Afir et Boudjima, localité située à une vingtaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ont procédé à leur tour à la fermeture du siège de l'agence locale de l'Algérienne des eaux (ADE), qu'abrite l'enceinte de la mairie. Cette action fait suite à un appel lancé par plusieurs comités des villages regroupés en coordination communale. Ils réclament le règlement de l'épineuse question d'alimentation en eau potable, liquide qui ne coule que rarement dans les robinets de cette commune de près de vingt mille habitants. La fermeture du siège de l'DAE a contraint le chef de daïra de Makouda dont dépend la commune de Boudjima à se déplacer sur les lieux pour tenter de trouver une solution à ce quiproquo. Une réunion a regroupé le chef de daïra avec les représentants des comités de villages, le subdivisionnaire de l'hydraulique et le directeur de l'ADE au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.