Le mouvement de protestation a duré toute la journée d'hier l Les villageois demandent notamment le renforcement du réseau AEP. C'est l'effervescence à Aït Yahia Moussa, une commune sise à une vingtaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou qui a vécu, hier un mouvement de protestation. Les habitants de Tafoughalt, un village de plus de 5000 habitants, ont investi, dans la matinée, le siège de l'APC qui a été carrément fermé par les protestataires. Ces derniers ont eu recours, disent-ils, à cette action après moult requêtes aux responsables concernés mais qui sont toutefois restées, jusque-là, lettre morte. En fait, les citoyens dudit village demandent le renforcement du réseau AEP, le revêtement de la route desservant leur localité ainsi que l'ouverture des pistes agricoles. Ils réclament également un plan anti-feu surtout lorsqu'on sait que cette bourgade est sise à proximité des forêts ce qui facilite les incendies en ces périodes de chaleur. Les protestataires ont observé un sit-in devant la mairie, produisant des banderoles sur lesquelles il est mentionné leurs revendications. Les villageois de Tafoughalt souffrent énormément des sempiternelles pénuries d'eau potable, certains foyers ne sont pas alimentés en eau depuis de nombreux mois. Ils exigent aussi la réalisation des infrastructures de jeunes. « Un village de plus de 5000 habitants ne dispose même pas d'une simple maison de jeunes. Il y a aussi des coupures d'eau qui durent parfois plus de vingt jours. Nous avons fait plusieurs demandes aux pouvoirs publics à tous les niveaux mais, hélas, nous n'avons reçu aucune réponse favorable. On se sent marginalisés par l'Etat. Aujourd'hui, nous avons décidé de sortir dans la rue pacifiquement. Mais aucune autorité ne veut nous entendre. Le chef de daïra de Draâ El Mizan ne s'est même pas déplacé sur les lieux pour nous rencontrer », nous dira le président du comité de village de Tafoughalt. Dans l'après-midi, les manifestants ont décidé de durcir le ton afin de se faire entendre puisque, jusque-là, aucune autorité ne les a reçus pour essayer de trouver un terrain d'entente favorable pour apaiser leur colère. Ainsi donc, durant l'après-midi, la RN25, reliant la ville de Draâ El Mizan à celle de Tizi Ouzou, via Aït Yahia Moussa, était obstruée à la circulation automobile, à l'aide des barricades de fortune. Par ailleurs, joint par téléphone, M. Kamour, président de l'APC par intérim, nous a souligné que « l'APC a fait toutes les démarches nécessaires en vue de débloquer la situation. Nous avons saisi la wilaya. D'ailleurs, trois directeurs de l'exécutif, le premier responsable de l'hydraulique, des travaux publics et de la jeunesse et des sports dans la wilaya de Tizi Ouzou, sont attendus pour aujourd'hui à Aït Yahia Moussa », a-t-il dit. En fin d'après-midi d'hier, la situation demeurait toujours tendue et la RN25 n'était pas encore ouverte à la circulation.